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L'Ethique du Musulman : Un Coeur Sans Haine






L'Ethique du Musulman : Un Coeur Sans Haine
Rien n'est plus reposant pour l'individu, plus dissipant pour ses soucis et plus agréable que d'avoir un cœur saint et exempt des affres du ressentiment et du bouillonnement des haines et des inimitiés: lorsqu'il voit qu'un homme reçoit un bienfait, il l'accepte et ressent la faveur divine et l'indigence des serviteurs, puis il se remémore cette Parole sublime de l'Envoyé de Dieu:

"Ô mon Dieu ! Le bienfait qui m'est accordé en ce jour ou à l'une de tes créatures provient uniquement de Toi, l'Unique qui n'a pas d'associé. Aussi, A Toi la louange et le remerciement" [ Rapporté par Abû Dâwud ]

lorsqu'il voit un être humain qui souffre d'un mal, il compatit et demande à Dieu de soulager sa souffrance; il se rappelle cette imploration de l'Envoyé de Dieu adressé à son Seigneur:

"Si tu pardonnes ô mon Dieu, pardonne généreusement à chacun de tes serviteurs ce qu'il a commis".

Ainsi, le fidèle musulman peut vivre avec un fond intérieur limpide, satisfait de Dieu et de la vie, l'âme apaisée et à l'abri des attaques de la haine aveugle. Car la corruption du cœur par les ressentiments est un mal difficile à juguler.

La Foi se retire rapidement du cœur atteint, tel un liquide coulant d'un récipient percé.

Voilà pourquoi l'Islam regarde le coeur avec beaucoup de gravité. En effet, le coeur noirci pervertit les bonnes actions et assombrit leur fraîcheur et leur éclat. Quant au cœur rayonnant, Dieu le bénit, même quand ses oeuvres sont peu nombreuses, et lui accorde beaucoup de bien.

'Abdallâh Ibn 'Amrrapporte ceci:

"On a dit : Ô Envoyé de Dieu ! Quel est le meilleur des hommes ? Il a répondu: Tout homme au coeur makhmûm, à la langue véridique. On lui a dit: L'homme à la langue véridique, d'accord nous le connaissons, mais que signifie au coeur makhmûm ? Il a dit : C'est le coeur pur et pieux où il n'y a ni péché, ni injustice, ni ressentiment, ni jalousie" [ Rapporté par Ibn Mâjjah ].

De ce fait, c'est la communauté islamique authentique qui est réellement fondée sur les liens de l'amour partagé, de l'affection répandue, de l'entraide mutuelle, de la courtoisie fine où il n'y a aucune place pour l'individualisme dominateur et ravageur. C'est celle que nous décrit le Coran:

{ A ceux qui sont venus après eux en disant : Notre Seigneur ! Pardonne-nous ainsi qu'à nos frères qui nous ont précédés dans la Foi. Ne mets pas dans nos coeurs de rancune envers les croyants. Notre Seigneur ! Tu es, en vérité, Bon et Miséricordieux } [ Sourate 59 : verset 10 ].

La querelle, en se développant, en s'enracinant et en multipliant les ramifications de ses épines, détruit la fraîcheur de la Foi, tue la bonté et l'amour de la paix qu'elle inspire. Et il n'y a plus alors aucun bien dans l'observation des rites prescrits, qui n'apportent plus aucune protection à l'âme. Souvent, la querelle s'empare des esprits de son auteur et le pousse à commettre des écarts avilissants pour la grandeur d'âme et des péchés graves qui font encourir la malédiction.

Souvent l'oeil courroucé pointe une zone sombre. Aveugle aux vertus, amplifiant les vices, l'âme cède, sous l'emprise de la haine et du ressentiment, au voyeurisme et à la confection des mensonges.

Ce sont autant d'attitudes abhorrées par l'Islam qui met en garde contre ces abominations et fait de leur éradication les meilleures oeuvres pour se rapprocher de Dieu.

En effet, L'Envoyé de Dieu a dit:

"Voulez-vous que je vous indique ce qui est meilleur que le jeûne, la prière et l'aumône ? Les gens présents lui ont dit: Certes, oui ! Il a dit: C'est d'endiguer l'inimitié et l'animosité, car laisser se propager l'inimitié constitue la haliqa (celle qui rase), je ne dis pas celle qui rase seulement les cheveux, mais celle qui rase la Foi" [ Rapporté par At-Tirmidhî ].

Le démon ne parvient peut-être pas à faire de l'homme sensé et raisonnable un adorateur d'idole, mais il peut, lui qui est trop attaché à la séduction de l'homme et à sa perte, parvenir à l'éloigner de son Seigneurau point qu'il ignore ses devoirs encore plus que l'idolâtre délirant. Pour mener à bien cette machination, le démon s'emploie avec ruse à allumer les feux de l'animosité dans les coeurs. Une fois ce feu allumé, le démon se réjouit du spectacle de ces flammes qui brûlent le présent et l'avenir des hommes et qui engloutissent leurs liens et leurs vertus.

L'Envoyé de Dieua dit:

" Satan a perdu définitivement l'espoir d'être adoré par les orants dans la presqu'île arabique, mais il ne désespère pas de semer la discorde entre eux" [Rapporté par Muslim ].

Ceci parce que quand Satan s'empare des coeurs, provoquant leur animosité et brisant leur protection, les hommes régressent vers un état de dureté et d'entêtement dans lequel ils rompent ce qu'Allah a ordonné qu'il soit communiqué et propagent la corruption sur terre.

Aussi, l'Islam a été très vigilant face à l'apparition des symptômes de la cruauté en les traquant et en les soignant avant qu'ils s'aggravent et se transforment en une animosité déclarée. En effet, il est notoire que les humains ont des tempéraments et des aptitudes à la compréhension qui diffèrent d'une personne à l'autre, et que leurs rencontres dans les domaines de la vie peuvent provoquer des gènes et des déviations quand ce n'est pas des heurts et des distanciations. C'est pourquoi l'Islam a prescrit un certain nombre de principes qui protègent les musulmans des affres de la division et de la discorde et qui amarrent leurs coeurs aux attaches de la fidélité et de l'affection. Il a ainsi interdit de rompre avec les gens ainsi que de tourner le dos les uns aux autres de quelque façon que ce soit. Certes il t'arrive de recevoir une méchanceté, de t'en attrister, et d'en suffoquer au point de résoudre à rompre avec son auteur. Mais Dieu n'aime pas que le lien entre un musulman et son frère connaisse un tel sort.

Le Prophète a dit:

"Ne rompez pas vos liens, ne tournez pas le dos les uns aux autres, ne vous haïssez pas mutuellement, ne soyez pas jaloux, les uns des autres; soyez des serviteurs de Dieu et des frères. Il n est pas permis à un musulman de rompre avec son frère plus de trois jours" [ Rapporté par Al-Bukhârî ].

Dans une autre version:

"Le croyant n'a pas le droit de rompre avec son frère plus de trois jours. Il doit après: les trois jours le rencontrer et le calmer. Si son frère lui rend le salut, ils bénéficieront tous les deux de la rétribution (de la réconciliation). S'il ne rend pas le salut, il encourt tout seul le péché, et celui qui a pris l'initiative de saluer se déliera de la rupture" [ Rapporté par Abû Dâwud ].

Ce délai de trois jours est une durée suffisante pour calmer la véhémence et la colère. Ensuite, le musulman est tenu de se réconcilier avec ses frères et de reprendre son rapport habituel, avec eux. Comme si la rupture n'est qu'un petit orage vite dispersé par le souffle de la réconciliation qui rend à l'horizon sa clarté de toujours. Dans tout conflit naissant, l'homme est soit l'auteur d'une injustice, soit la victime d'une injustice. S'il agresse autrui et porte atteinte à son droit, il doit cesser son forfait et y remédier en sachant qu'il n'extirpera le ressentiment du coeur de son adversaire que s'il lui apporte la sérénité et la satisfaction. Voilà pourquoi l'Islam ordonne dans ce cas de se réconcilier avec son adversaire et d'apaiser son coeur.

L'Envoyé de Dieua dit:

"Celui qui doit une injustice envers son frère, portant sur un bien de ce monde ou sur toute autre chose, est tenu de la réparer aujourd'hui, avant qu'il n'y ait ni Dinâr ni Dirham (dans la Vie future). Car on prendra de ses bonnes actions, s'il y a suffisamment de quoi réparer son injustice. S'il n' y en a pas, il assumera une partie des péchés de sa victime" [ Rapporté par Al-Bukhârî ].

Tel est le conseil de l'Islam pour celui qui doit un droit. Quand à celui qui a un droit à réclamer, il lui recommande la bonté et le pardon et l'invite à effacer les fautes d'hier en acceptant les excuses, lorsque son frère viendra les lui présenter en lui demandant son pardon. Car refuser des excuses présentées est une grande faute. En effet, il est dit dans le hadith :

"Celui qui n'accepte pas les excuses présentées par son frère aura à sa charge un péché semblable à celui du percepteur d'une dîme illégale" [ Rapporté par Ibn Mâjjah ].

Dans une autre version:

"Celui qui reçoit des excuses et ne les accepte pas n'accédera pas au Bassin" [ Rapporté par At-Tabarânî ].

Par ces conseils clairvoyants aux deux parties, l'Islam combat les haines, étouffe leur virus dans son foyer d'origine, et propulse la société des croyants vers un niveau sublime où règnent les amitiés partagées et les rapports d'équité.

Du reste, l'Islam considère comme signe de médiocrité et de bassesse de la nature le fait que le ressentiment soit enraciné dans les profondeurs de l'âme, où il gronde dans ses entrailles comme dans un volcan en ébullition.

En effet, beaucoup de ceux qui entretiennent le ressentiment dans leurs coeurs, recherchent un exécutoire dans ceux qu'ils croisent et ne se reposent que lorsqu'ils pestent et tempêtent, sévissent et commettent l'irréparable.

Ibn Abbâsrapporte que L'Envoyé de Dieua dit:

"Voulez-vous que je vous indique quels sont les pires d'entre vous ? Les gens présents ont dit: Oui, certes, si tu veux, ô Envoyé de Dieu ! Il a dit: Les pires d'entre vous sont ceux qui s'installent en solitaires, flagellent leurs serviteurs et s'interdisent le secours. Voulez-vous que je vous indique qui sont pires ? Les gens présents ont dit: Oui, certes, si tu veux, ô Envoyé de Dieu ! Il a dit: Ceux qui détestent les gens et qui sont détestés. Puis il a dit: Voulez-vous que je vous indique qui sont pires encore ? Les gens présents ont dit: Oui certes, si tu veux ô Envoyé de Dieu ! Il a dit: Ceux qui n'acceptent ni trébuchement ni excuse et qui ne pardonnent pas un péché. Puis il a dit: Voulez-vous que je vous indique qui sont pires encore ? Les gens présents ont dit: Oui, certes, ô Envoyé de Dieu ! Il a dit: Ceux dont on n'attend aucun bien et dont on n'est pas rassuré de leur mal" [Rapporté par At-Tabarânî ].

Ces différents types d'hommes recensés dans ce hadîth sont des exemples d'états de haine lorsque celle-ci s'aggrave et se déchaîne. C'est si vrai que les hommes d'autrefois, même dans leur jahiliyya (période antéislamique), sentaient que la haine est propre aux gens les plus vils et que ceux dotés de grandeur d'âme s'en écartent scrupuleusement. Ainsi le poète Antara disait:

La haine ne peut être portée par celui qui s'élève dans les dignités. Et les grandes renommées ne sont pas accessibles au coléreux.

Il y a des vices contre lesquels l'Islam a mis en garde, et il convient de connaître leur source principale. En effet, tous ces vices se ramènent, malgré la diversité de leurs formes, à un mal unique: la haine. Il en est ainsi de la calomnie des innocents.

C'est un crime vers lequel pousse la haine. Comme la calomnie a pour effet grave d'altérer les réalités et de blesser les personnes vertueuses, l'Islam la considère comme le pire des mensonges.

Aïcharapporte que l'Envoyé de Dieua dit à ses Compagnons:

"Savez-vous quelle est auprès de Dieu la pire forme d'usure (al-riba) ? Ils ont dit: Dieu et Son Envoyé le savent mieux ! Il a dit: La pire forme d'usure pour Dieu c'est la violation de la réputation d'un individu musulman, puis l'Envoyé de Dieu récita ce verset : { Ceux qui offensent injustement les croyants et les croyantes se chargent d'une infamie et d'un péché notoire } [ Sourate 33 : verset 58 ] [ Rapporté par Abû Ya'la ].

Nul doute que sonder les défauts des gens et chercher à les en attribuer sciemment est signe de perversion et de bassesse. C'est pourquoi l'Islam a institué des punitions immédiates pour certains crimes de la calomnie. Mais, ce qui est réservé dans la Vie future comme châtiment aux différentes formes de calomnie, est plus terrible encore.

L'Envoyé de Dieua dit:

"Celui qui évoque chez une personne un défaut qu'elle n'a pas, uniquement pour la dénigrer, Dieu le gardera dans le feu de l'Enfer jusqu'à ce que s'épuise ce qu'il a dit sur cette personne" [ Rapporté par At-Tabarânî ].

Dans une autre version:

"Pour tout homme qui répand sur un musulman un mot dont il est innocent, uniquement pour le discréditer dans la vie d'ici-bas, Dieu se doit au Jour de la Résurrection de le fondre dans le feu jusqu'à ce que s'épuise ce qu'il a dit sur ce musulman".

Comme ce qu'il a dit est une diffamation, comment peut-il prouver le contraire devant Dieu et comment peut-il se débarrasser de ses conséquences?

La bonne santé du coeur impose au croyant de souhaiter au moins le bien pour les gens, s'il est incapable de le leur apporter de sa main.

Quant à celui qui invente un mal pour l'imputer aux gens et leur attribuer par pur mensonge, c'est un impudent calomnieux. Allah a dit:

{ Ceux qui aiment que la turpitude se répande parmi les croyants subiront un châtiment douloureux en ce monde et dans la Vie future. Dieu sait, et vous, vous ne savez pas } [ Sourate 24 : verset 19].

Parmi les faveurs que Allah accorde à Ses serviteurs, c'est qu'Il aime que l'on dissimule les défauts des créatures, même lorsqu'ils sont attestés.

En effet, il n'est pas permis à un musulman de diffamer son frère, même en mentionnant des défauts qu'il possède effectivement. Car l'homme au coeur sain compatit devant la douleur des gens et leur souhaite d'en être bien préservé. Quant à la manie de se réjouir en rapportant les scandales d'autrui, de dévoiler les secrets protégés et de mettre les autres à nu, ceci n’est pas le comportement d un vrai musulman. Voilà pourquoi l'Islam interdit la médisance, car c'est un exécutoire pour une haine renfermée et pour un coeur dépourvu de miséricorde et de bonté.

Abû Hurayra rapporte que l'Envoyé de Dieua dit :

" Savez-vous ce qu'est la médisance ? Les gens présents lui ont dit: Dieu et son Envoyé le savent mieux ! Il a dit alors: c'est de mentionner ton frère avec ce (son défaut) qu'il n'aime pas. Les gens ont dit : Vois-tu, et si mon frère a bien ce que j'ai dit de lui ? Il a dit : S'il possède ce que tu as dit de lui, tu auras médit à son sujet, et s'il n'a pas ce que tu lui attribues tu l'auras calomnié" [ Rapporté par Muslim ].

Parmi les règles de bonne conduite instituées par l'Islam pour préserver les affections et éviter les divisions et les ruptures, il y a aussi l'interdiction de calomnier, car c'est un moyen de détériorer les rapports et de retourner les coeurs.

Du reste, le Prophète interdisait qu'on lui rapporte des propos désagréables sur ses Compagnons. Il a dit à ce sujet:

"Qu'aucun de vous ne me rapporte quoi que ce soit sur mes Compagnons. Car j'aimerai vous quitter la poitrine saine" [ Rapporté par Abû Dâwud ].

Aussi, celui qui entend quelque chose ne doit pas aggraver la déchirure pour celui qui répare. Car bien des mots malheureux s'éteindraient sur le champ si on les laissait là où ils furent dits, bien des mots malheureux ont déclenché des guerres parce qu'un inconscient les a transmis et leur a donné vie, ce qui le transforma en une flamme génératrice de malheurs et d'horreurs.

L'Envoyé de Dieu a dit:

"Aucun calomniateur n'entrera au Paradis" [ Rapporté par Al-Bukhâri ],

dans une autre version: "Aucun délateur".

Pour les savants les deux ont le même sens. On a dit aussi que le calomniateur (an-Nammâm) est celui qui se trouve avec groupe d'hommes en conversation et qui transmet leurs propos ; puis que le délateur (al-Quattât) est celui qui entend ces hommes parler, sans qu'ils se rendent compte de sa présence, et qui rapporte ensuite leurs propos. Il est dit également dans le hadith :

"La calomnie et la haine sont dans le Feu, elles ne se réunissent pas dans le coeur d'un musulman"
[ Rapporté par At-Tabarânî ].

La haine s'accompagne de la suspicion, des manies d'épier les défauts des gens, de les dénigrer, de dénoncer leurs tares physiques ou psychologiques. Or, l'Islam abhorre toutes ces manies.

L'Envoyé de Dieua dit:

"Celui qui cache une mauvaise action commise par son frère et dont il a eu connaissance,
Dieu le préservera au Jour de la Résurrection" [ Rapporté par At-Tabarânî ].

Il a dit également:

"Celui qui ne dévoile pas une nudité d'un croyant c'est comme s'il a ressuscité une personne enterrée vivante"
[ Rapporté par At-Tabarânî ].

Souvent, ceux qui épient les nudités pour les dénoncer sont plus criminels et plus éloignés d'Allah avec leurs coeurs que les pécheurs invétérés. Car épier le crime pour l'étaler au grand jour est pire que son forfait.

Il y a d'ailleurs une différence incommensurable dans les deux attitudes à ce sujet : d'une part il y a face aux péchés d'autrui un sentiment de saine jalousie pour ce qui est interdit par Allah et un désir de le protéger, et d'autre part il y a un sentiment de haine pour les serviteurs d'Allah et un désir de les humilier.

Le premier sentiment peut propulser son auteur aux sommets, car il ne cherche nullement en dénonçant les écarts à se venger des créatures, à épier leurs trébuchements ou à se réjouir de leur malheur.

Avoir une poitrine saine est une vertu qui fait que le musulman ne lie pas la rahma qu'il a dans la vie à ses sentiments à l'égard des gens. Il peut échouer là où d'autres réussissent; de même il peut peiner là où les autres avancent.

Ce serait de la pure stupidité que l'égoïsme enchaîne l'individu au point de l'amener à souhaiter l'échec de tous les autres uniquement parce qu'il était perdant.

Par ailleurs, le fidèle musulman est tenu d'avoir un esprit large et un sentiment généreux. Il doit voir les choses à travers le prisme de l'intérêt général plutôt qu'à travers les ornières de ses propres désirs.

Si les chaudrons du ressentiment ne cessent de bouillonner à l'intérieur des haineux, c'est parce qu'en regardant la vie ils découvrent qu'ils ont ratés ce qu'ils désirent et que l'objet de leur passion est passé dans d'autres mains. Voilà la catastrophe qui ici les empêchent de connaître le fond de leur drame.

Autrefois, Iblîs a constaté que la faveur qu'il désirait tant est passé chez Adam. Voilà pourquoi il s'est juré de ne permettre à personne de jouir de cette faveur après en avoir été privé:

{ Il dit: à cause de l'aberration que Tu as mise en moi, je les guetterai sur Ta voie droite, puis je les harcèlerai, par devant et par derrière, sur leur gauche et sur leur droite. Tu ne trouveras, chez la plupart d'entre eux, aucune reconnaissance } [ Sourate 7 : versets 16/17 ].

C'est ce bouillonnement satanique qui gronde dans les âmes des haineux et corrompt leurs coeurs.

Voilà pourquoi l'Islam exhorte les hommes à fuir ce mal et à adopter dans la vie une approche plus saine et plus élevée.

Anas Ibn Malîkrapporte ceci:

"Nous étions assis autour du Prophètequand il dit: "Vous allez voir apparaître un homme du Paradis. Et on a assisté à l'entrée d'un homme des ansârs (Auxiliaires), la barbe encore mouillée suite aux ablutions, qui portait ses souliers à la main gauche. Le lendemain le Prophète dit la même chose et l'homme apparut comme au cours de la première fois.
Au troisième jour le Prophèterépéta les mêmes paroles et l'homme apparut comme à la fois précédente. Après le départ du Prophète, Abdallâh Ibn Amr suivit l'homme en question et lui dit: Je me suis querellé avec mon père et j'ai juré de ne pas rester avec lui à la maison durant trois jours. Voudrais-tu m'héberger pour passer ce délai ! L'homme dit: oui".

Anas le rapporteur de ce hadith a ajouté:

"Abdallâh disait qu'il a passé chez cet homme trois nuits au cours desquelles il ne faisait aucune oeuvre ou prière particulière sauf que lorsqu'il se retournait dans son lit, il se mettait à mentionner Allah jusqu'à ce qu'il se lève pour la prière de l'aube.

Abdallâh ajoutait aussi: Je ne l'entendais dire que du bien. Au bout de ces trois nuits, disait Abdallâh, j'étais sur le point de mépriser son oeuvre. Aussi, je lui ai dit: Ô serviteur de Dieu! Il n' y avait ni colère ni rupture entre moi et mon père. Tout ce qu'il y avait c'est que j'ai entendu l'Envoyé de Dieu répéter trois fois à ton sujet: vous allez voir apparaître maintenant un homme du Paradis. Et c'est toi qui est apparu à ces trois reprises. Aussi, j'ai voulu m'installer chez toi pour voir quelle était ton oeuvre afin de m'y conformer. Mais je n'ai vu aucune grande oeuvre qui soit en toi. Qu'est-ce qui t'a fait atteindre le degré annoncé par l'Envoyé de Dieu ?

L'homme a répondu: Il n' y a que ce que tu as vu. Puis Abdallâh a ajouté: Au moment où je lui ai tourné le dos pour partir il m'a appelé et dit: Il n'y a que ce que tu as vu, sauf que je ne conçois de ressentiment pour aucun musulman et que je n'envie aucun homme pour un bien que Dieu lui a accordé. Abdallâh ajouta: je lui ai dit: Voilà ce qui t'a fait atteindre ce degré" [Rapporté par Ahmad ].

Dans une autre version il est dit:

"Il n'y a que ce que tu as vu, sauf que je m'endors sans avoir de haine envers aucun musulman" [ Rapporté par Al-Bazzâr].

L'Islam a également interdit l'envie, et Dieu a ordonné à Son Envoyé de chercher refuge auprès de Lui contre les maux des envieux, parce que l'envie est une braise qui s'allume dans la Poitrine et qui nuit à son porteur et aux autres.

C'est dire que l'individu qui souhaite la disparition des bienfaits est un fléau; on doit mettre en garde la société contre ses menaces, car on ne peut se fier à sa conscience dans aucun travail. D'autant plus que l'Envoyé de Dieua dit:

"La poussière attrapée sur le chemin de Dieu ne peut se trouver en compagnie du souffle de la Géhenne dans la poitrine d'un serviteur, de même que ne se rencontrent pas dans sa poitrine la Foi et l'envie" [Rapporté par Al-Baihaqî ].

Ila dit également:

"Prenez garde à l'envie, car l'envie engloutit les bonnes actions, comme le Feu réduit le bois en cendre" [Rapporté par Abû Dâwud ].

Celui qui déteste les hommes comblés de bienfaits et souhaite leur dépouillement et leur perdition est un homme égaré dans les réalités de la vie par bien de sombres visions.

D'abord il est enfermé dans la vie et ses biens pour lesquels il lutte à mort, pleure ses pertes et voue une haine féroce à ceux qui en ont été fournis en abondance. Or, ceci est une mauvaise appréciation, ou plutôt une ignorance et un oubli total de la Vie future et des préparatifs nécessaires pour la gagner.

Allah dit :

{ Ô vous les hommes ! Une exhortation de votre Seigneur, une guérison pour les coeurs malades, une Direction et une Miséricorde vous sont déjà parvenues, à l'adresse des croyants. Voilà une grâce et une miséricorde de Dieu; que les hommes s'en réjouissent ! C'est un bien beaucoup plus précieux que ce qu'ils amassent } [ Sourate 10 : versets 57/58 ].

Du reste, l'homme envieux est une personne paresseuse, manquant de résolution et de fermeté, qui ignore son Seigneur et ses Lois immuables dans le Cosmos. Comme il a raté le bien pour une raison quelconque, l'envieux s'est mué en un individu qui complote contre les gagnants comme le dit le poète : "Ils ont envié le jeune homme pour n'avoir pu obtenir son action. Aussi sont-ils tous pour lui des ennemis et des adversaires"

Il aurait mieux valu pour lui qu'il s'adressât à son Seigneur pour Lui demander de Ses faveurs, car les Trésors de Dieu ne sont le monopole d'aucune personne. Ensuite, il pourrait reprendre son activité dans la vie. Peut-être parviendra-t-il alors à atteindre dans une deuxième tentative ce dont il était incapable la première fois. Nul doute que cela est plus noble que le fait de concevoir du ressentiment pour autrui.

Mais il y a une grande différence entre l'envie et l'ambition, entre l'envie et la réjouissance, entre l'envie et l'élévation contre la confusion dans les situations.

En effet, l'ambition est un désir d'élévation et une action pour l'atteindre. C'est là l'attitude des serviteurs de Dieu.

Ainsi Soulaymân (Salomon)a dit:

{ Mon Seigneur ! Pardonne-moi ! Accorde-moi un royaume tel qu'il n'en existera plus pour personne après moi. Tu es, en vérité, le continuel Donateur !} [ Sourate 38 : verset 35 ].

De même les serviteurs du Miséricordieux ont dit:

{ Notre Seigneur ! Accorde-nous la joie des yeux en nos épouses, en notre descendance; fais de nous des modèles pour ceux qui craignent Dieu } [ Sourate 25 : verset 74 ].

Aspirer aux faveurs de Dieu tout en agissant dans la vie est tout à fait différent de l'attitude qui consiste à détester la faveur divine lorsqu'elle profite à un homme particulier.

Quand à la ghibta (allégresse), c'est le désir chez l'individu d'avoir un bienfait semblable à celui qu'Allah a accordé aux autres. Mais, comme l'aspiration de l'homme à des choses que détient autrui peut ouvrir les portes de la discorde, attacher son auteur à de vains espoirs et l'amener à désirer des choses qu'il estime utiles pour lui alors qu'elles lui sont en réalité nuisibles, l'Islam a indiqué ce qu'il convient de rechercher et d'entrer en vive compétition pour l'avoir.

En effet L'Envoyé de Dieua dit:

"Il n'y a d'envie (valable) que dans deux situations: celle d'un homme auquel Dieu a donné de l'argent qu'il a consacré contre ses ennemis jurés dans le domaine de la vérité, et celle d'un homme auquel Dieu a accordé la sagesse, qui la pratique et juge selon ses exigences" [ Rapporté par Al-Bukhârî ].

L'envie dont il est question dans ce hadith signifie le souhait d'avoir un bienfait semblable, non le souhait qu'il disparaisse. L'essentiel c'est que l'idéal visé par l'homme soit élevé et sublime, car le manque d'ambition consiste justement à lier ses espoirs à des choses futiles... Et il y a des situations qui n'apportent, lorsqu'on les recherche obstinément, que regret et qui peuvent conduire à haïr les gens uniquement parce qu'ils ont reçu de Dieu des dons innés ou des profits qu'ils tirent de ces dons.

Allah dit à ce sujet:

{ Ne convoitez pas les faveurs dont Dieu a gratifié certains d'entre vous par préférence aux autres: une part de ce que les hommes auront acquis par leurs oeuvres leur reviendra; une part de ce que les femmes auront acquis par leurs oeuvres leur reviendra. Demandez à Dieu qu'il vous accorde de Ses faveurs. Dieu connaît toute chose } [ Sourate 4 : verset 32 ].

Quant à l'élévation contre les abus et les bévues dans les situations, c'est une confirmation de la justice nécessaire non une sorte d'envie condamnable. Ainsi, lorsque nous nous mettons en colère parce qu'un tel a reçu une trop grande rémunération par rapport à ce qu'il a déployé, ou qu'il a été propulsé à un poste que sa compétence ne permet pas d'occuper, cette colère est compréhensible et louable, car c'est une sorte d'attention portée à l'intérêt général pour mieux le préserver et qui n'a rien à voir avec la haine personnelle. Or, l'Islam observe régulièrement les âmes pour les laver des crasses de la haine gratuite et pour leur inculquer des sentiments plus purs envers les gens et envers la vie.

Ainsi, chaque jour, chaque semaine et chaque année, les âmes passent, grâce à l'éducation de l'Islam, à travers un filtrage qui élimine les impuretés, corrige les défauts et ne laisse dans les coeurs croyants aucune trace de ressentiment.

Chaque jour: parce que l'Islam a indiqué que le fidèle ne s'assure les rétributions des prières prescrites que si leur accomplissement s'effectue avec un coeur limpide vis-à-vis des gens et débarrassé de la tromperie et des querelles.

L'Envoyé de Dieua dit:

" Il y a trois hommes dont la prière ne s'élève pas plus d'un empan au-dessus de leurs têtes: un homme qui dirige la prière en commun pour un groupe qui détestent sa direction; une femme qui passe la nuit alors que son mari est courroucé contre elle; deux frères qui ont rompu leurs liens" [ Rapporté par Ibn Mâjjah ].

Chaque semaine: Il y a un recensement des oeuvres du musulman dans lequel Dieu regarde pour le juger en fonction de ses actes et des secrets de sa conscience. S'il a une poitrine saine, il est à l'abri des trébuchements et des rechutes. S'il est atteint par les forfaits de la colère, de l'envie et du courroux il traînera en arrière.

L'Envoyé de Dieua dit:

"Les oeuvres sont exposées ( devant Dieu) chaque lundi et jeudi. Ce jour-là Allah pardonne à tout individu qui ne Lui associe rien, sauf à l'homme qui est en animosité avec son frère. Dieu dira: laissez ces deux-là jusqu' à ce qu'ils se réconcilient" [ Rapporté par Muslim ].

Chaque année: Au fil des nuits et des jours passés ainsi dans l'adoration, il ne sied pas au fidèle musulman de rester enfermé dans le bagne de l'animosité, enchaîné par les liens de la haine. D'autant que, dans la vie des hommes, il y a toujours des brises de faveurs divines qui ne profitent qu'aux purs et aux bons.

Il est dit dans le hadith :

"Allah se montre à Ses serviteurs au cours de la nuit de la moitié du mois de Sha'ban et il pardonne à ceux qui implorent le pardon, accorde la Miséricorde à ceux qui demandent miséricorde et ajourne le cas des gens empêtrés dans la haine" [ Rapporté par Al-Baihaqî ].

Celui qui meurt après tant d'occasions successives de purification, avec la haine rivée au coeur, mérite de s'exposer à la chaleur du Feu. En effet, ce que les lois ne sont pas parvenues à purifier, le Feu pourra atteindre son fond et cautériser ses maux nourris par la haine et le ressentiment.

L'animosité que l'Islam abhorre et répugne à traiter avec est celle qui se déclenche pour la vie d'ici-bas et ses passions, pour la convoitise de ses plaisirs et l'accaparement de ses biens.

Quant à l'animosité pour Allah , la colère pour la vérité, la révolte pour l'honneur, c'est une autre affaire...

Le musulman n'encourt pas de reproche en rompant jusqu'avec ceux qui pervertissent l'ordre d'Allah ou violent ses interdits. Aucun reproche ne doit lui être fait s'il conçoit de la haine pour eux et leur manifeste son hostilité. Au contraire, cela constitue le signe d'une Foi authentique et d'une sincérité vouée à l'Unique Dieu.

En effet, Allah a ordonné que nous restions en froid avec nos ennemis, même s'ils s'agit de nos proches:

{ Ô vous qui croyez ! Ne prenez pas pour amis vos pères et vos frères, s'ils préfèrent l'incrédulité à la Foi. Ceux d'entre vous qui les prendraient pour amis, seraient injustes } [ Sourate 9 : verset 23].

C'est un devoir pour le musulman d'éviter leur compagnie ou celle de ceux qui incitent à la débauche et au libertinage. Ainsi, le fait d'éviter celui qui pèche à l'encontre d'Allah pour le punir durant une période plus ou moins longue ne fait encourir aucune conséquence pour le musulman qui l'assume. En fait, le Prophètea quitté ses épouses pendant 40 jours. De même Abdallâh Ibn Omara rompu avec l'un de ses fils jusqu'à sa mort parce qu'il a rejeté un jugement de l'Envoyéque rapportait le même Abdallâh Ibn Omar sur la permission aux femmes d'aller à la mosquée.


Source : Sadjidine

Asfiyahi.Org
Vendredi 23 Août 2013






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