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LE « HADJ », 5ème PILIER DE L’ISLAM : POINT DE VUE SUR LE PAYS D’ACCUEIL, LE ROYAUME D’ARABIE SAOUDITE






  LE « HADJ », 5ème PILIER DE L’ISLAM : POINT DE VUE SUR LE PAYS D’ACCUEIL, LE ROYAUME D’ARABIE SAOUDITE
Le samedi 10 septembre 2016 (8 DHul Hijja 1437), les rites du Hadj vont démarrer. Durant cinq (5) jours, tous les regards seront tournés vers les lieux saints de l’Islam, la Mecque.

La « Oumma » islamique retiendra son souffle !
Prions ! Prions alors pour que les événements douloureux de l’année dernière ne se reproduisent plus jamais !
L’évocation de cette épreuve nous offre l’opportunité de revenir sur cet événement important dans la vie de tout musulman : le pèlerinage à la Mecque.
Le pèlerinage ou « Hadj » est un des piliers de l’Islam. Il est une obligation individuelle pour tout musulman ayant atteint l’âge de la puberté et disposant des moyens physiques et financiers, à une époque déterminée de l’année.

Malgré sa complexité apparente, le Hadj peut se résumer en un certain nombre de pratiques rituelles qui s’analysent en actes fondamentaux ou piliers (4) et en actes obligatoires (7).
Le Hadj peut être accompli selon trois (3) modalités laissées au choix du pèlerin :
- l’ « Ifraad » = le Hadj seulement ;
- le « Tamattou » = la Oumra avant le Hadj ;
- le « Khiraane » = le Hadj et la Oumra combinés.

Si le pèlerin choisit l’une des deux dernières modalités – c’est-à-dire le Tamattou ou le Khiraane -, il est tenu de procéder à un sacrifice en immolant un mouton. S’il n’a pas les moyens, il doit observer un jeûne de dix (10) jours – 3 durant le Hadj et 7 à son retour.

Les piliers du Hadj sont :
1. la sacralisation (qui implique l’intention) ;
2. la station à Arafat ;
3. la procession d’ « Al Ifaada » autour de la Kaaba ;
4. le parcours entre les monts « Safa » et « Marwa ».
Le pèlerin qui délaisse un pilier, son pèlerinage n’est pas valable.

Les actes obligatoires du Hadj sont :
1. la mise en état de sacralisation au « mikhat » ; les mikhats diffèrent selon les lieux de provenance ;
2. le séjour à Arafat jusqu’au coucher du soleil ;
3. le passage à Mouzdalifa dans la nuit du 9 au 10ème jour de Dhul Hijja ;
4. le séjour à Mina durant 2 à 3 jours ;
5. le jet des cailloux aux trois (3) « Jamarates » ;
6. le rasage ou la coupe des cheveux ;
7. la procession d’adieu (Tawafoul Wida).

Le pèlerin qui délaisse un acte obligatoire, doit se racheter en égorgeant un mouton qu’il distribuera aux pauvres de la Mecque. S’il n’a pas les moyens, il observe un jeûne de dix (10) jours.

Les actes interdits en état de sacralisation sont :
Se parfumer, se couper les cheveux ou les ongles, porter des gants, se couvrir la tête ou porter des vêtements cousus (pour les hommes), se voiler le visage (pour les femmes), avoir des rapports sexuels, conclure un mariage, pratiquer la chasse.
La violation de l’une de ces interdictions sans excuse entraîne le recours à l’expiation. L’expiation comporte trois (3) options : immoler un mouton ou nourrir six (6) pauvres ou jeûner trois (3) jours.

L’évocation du Hadj va nous servir de prétexte pour partager quelques réflexions sur le Royaume d’Arabie Saoudite.
Certes, l’Arabie Saoudite n’est pas la référence pour les musulmans du Sénégal, en matière de pratiques cultuelles.
Nous avons la chance d’avoir, au Sénégal, des hommes de DIEU de valeur, comme El Hadji Omar TALL, Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE, El Hadji Malick SY - RTA - pour ne citer que ceux-là, qui sont des modèles sûrs.

Cependant, le Royaume d’Arabie Saoudite, parce qu’elle renferme en son sein les lieux saints de l’Islam, la Mecque et Médine, ne doit laisser indifférent aucun musulman quelle que soit sa nationalité.

C’est pourquoi, tous les musulmans du Monde se doivent de prier pour que la Paix, la Concorde et la Sécurité puissent continuer de régner éternellement dans ce pays.

L’Arabie Saoudite est l’un des rares pays dans le Monde (pour ne pas dire le seul Etat au Monde) qui, non seulement, proclame que l’Islam est sa Constitution, c’est-à-dire que son droit est islamique, mais qui se réfère uniquement au Coran et à la Sunna (Tradition prophétique).

Pour comprendre ce phénomène, il faut remonter au xviii ème siècle.

Certes, le Royaume d’Arabie Saoudite moderne que nous connaissons aujourd’hui, a été fondé officiellement en 1932 par le Roi Abdel Aziz ben Abder Rahmane Al Saoud plus connu sous le nom de Ibn Saoud.

Cependant, contrairement aux autres Etats de la région créés après la Seconde Guerre Mondiale, via la colonisation anglaise ou française, l’Arabie Saoudite a une existence très ancienne ; sa construction est précoloniale.

En effet, le premier Etat saoudien trouve sa source en 1744, à la suite d’une alliance scellée entre un chef de tribu local, patriarche et fondateur de la dynastie des Saoud, Mouhamed ben Saoud et un prédicateur religieux, Mouhamed ben Abdel Wahab, un iman réformateur prônant le retour à l’islam orthodoxe, et fondateur du « Wahabisme ». Selon la doctrine du Wahabisme, le Soufisme et le Chiisme ne sont pas de l’Islam ; en conséquence, les Soufis et les Chiites sont considérés comme des mécréants par les Wahabites.

Le système saoudien est assez particulier car du fait du partenariat énoncé ci-dessus, il est bicéphale.

Le pouvoir politique est entre les mains des Princes (les Al Saoud, descendants du Roi Abdel Aziz) et le pouvoir religieux sous la responsabilité du Clergé musulman des Oulémas (les Al Cheikh, descendants de l’imam Abdel Wahab).

Les deux pouvoirs coexistent, mais chaque pouvoir a sa sphère de compétence, sa bureaucratie et même sa police. Aussi, à côté de la Police politique, on trouve la police religieuse, une police des moeurs : la Mouttawa (Comité de la promotion de la vertu et de la prévention du vice).

Le Roi Abdel Aziz avait instauré une gouvernance collégiale pour permettre à tous ses fils de se partager le pouvoir. Il faut, au demeurant, signaler que le Roi a eu cinquante-trois (53) fils. La conséquence de cette décision est que la succession se faisait entre frères issus d’un même père, le Roi Abdel Aziz.

Cette gouvernance collégiale a survécu jusqu’au règne du Roi Abd Allah. Avec l’arrivée du Roi Salmane, qui a succédé au Roi Abd Allah, et qui est le dernier des « Frères » c’est-à-dire des Fils du Roi Abdel Aziz, le « dernier des Mohicans » dirons-nous, la gouvernance semble prendre une autre tournure.

Le Roi Salmane a nommé comme Prince Héritier Mouhamed ben Nayef qui est son neveu, le fils de son frère Nayef avec qui il partage la même mère, Hassa bint Ahmed as Soudayri. Ils sont sept (7) frères de même mère et on les appelle les « Frères Soudayri » avec comme chef de file le Roi Fahd, contrairement au Roi Abd Allah qui était fils unique de sa mère.

Cependant, le véritable « coup de force » du Roi Salmane c’est d’avoir nommé comme Vice-Prince Héritier son propre fils, Mouhamed ben Salmane, et de lui avoir donné une marge de manœuvre beaucoup plus grande que le Prince Héritier. En fait, Mouhamed ben Salmane qui est dans la trentaine, est actuellement « l’homme fort » du Royaume.

Il faut également signaler une autre particularité de l’Arabie Saoudite. C’est l’un des premiers pays producteurs de pétrole. L’or noir y a été découvert vers la fin des années 30.
En 1945, le Roi Abdel Aziz conclut avec les Etats-Unis le « Pacte du Quincy », alliance stratégique qui, en échange d’un accès au pétrole, engage les Etats-Unis à protéger militairement la dynastie des Saoud.

L’Arabie Saoudite devient ainsi le premier allié des Etats-Unis dans la région.

Arrêtons-nous un moment sur le Roi Fahd ben Abdel Aziz ! Pourquoi ?

D’abord, parce que pour la première fois dans l’Histoire de l’Arabie Saoudite, un roi se donne le titre de « Serviteur des Deux Saintes Mosquées » (1986).

Ensuite, parce que ce titre n’est pas seulement honorifique : le Roi Fahd lui a donné un contenu, en s’investissant personnellement dans l’extension et la modernisation des deux Saintes Mosquées.

Enfin, si les deux Saintes Mosquées ressemblent aujourd’hui à des « Joyaux sans pareil » et sont une source de fierté pour tout musulman, nous le devons au Roi Fahd (Qu’ALLAH l’ait dans Sa Miséricorde !)

Contrairement à une idée largement répandue, l’Arabie Saoudite ne soutient pas l’Etat Islamique (DAESCH) pour une raison très simple : elle a peur du modèle prôné par l’Etat Islamique, qui est le retour au Califat et qui repose sur la fusion de tous les pouvoirs (politique comme religieux) et s’oppose à la monarchie.
Or, le système saoudien est unique en son genre : l’Arabie Saoudite n’est pas une théocratie, au sens strict du terme. Ce n’est pas le Clergé qui est au pouvoir mais les Princes, et ceux-ci sont en partenariat avec le Clergé. Ce partenariat se décline avec des modes d’expression assez complexes : la logique religieuse et la logique politique ne se fondent pas, elles coexistent ; et elles sont dans une sorte d’accommodement permanent qui, parfois, donne lieu à des frictions. Il faut cependant noter que le politique gagne petit à petit du terrain sur le religieux, c’est-à-dire qu’il étend son influence.

La confusion viendrait peut-être du fait que les deux (2) modèles se réfèrent à la même doctrine du Wahabisme ; mais, en réalité, l’Arabie Saoudite et l’Etat Islamique se détestent.

Nous ne pouvons pas conclure sans parler d’un fait qui nous paraît important.

A l’époque des Ottomans, les prières à la Mecque n’étaient pas faites derrière un seul imam. La Mosquée comptait plusieurs sections pour la prière, chacune était réservée à un prieur : une pour l’Imam Malick, une pour l’Imam Chafii, une pour l’Imam Ahmed ibn Hanbal, une pour l’Imam Abi Hanifa

Dans chacune de ces sections, il y avait un imam qui dirigeait la prière. L’appel à la prière était annoncé une fois et les prières étaient faites, à tour de rôle, à des moments différents.
Il a fallu attendre l’avènement du Roi Abdel Aziz pour cette situation change. En effet, ce dernier avait donné des instructions pour que tous les musulmans se rangent en communion derrière un seul imam.

Sur un autre registre, nous pensons que la survivance du système saoudien repose en partie sur la tolérance, l’acceptation de l’autre – le chiite comme le soufi – dans sa différence. Car cette différence, au lieu d’affaiblir l’Islam, l’enrichit et le renforce devant l’adversité ! Et ce n’est pas seulement un vœu…..pieux !!!

L’Arabie Saoudite compte dans sa population une frange de 10% de chiites qui sont des saoudiens à part entière et qui vivent dans la province orientale du Royaume, qui est proche de Bahrein. Ils sont juste tolérés et ne doivent pas manifester publiquement leur appartenance religieuse.

Seulement, aux lendemains des attentats du World Trade Center, le Prince Héritier Abd Allah, qui assurait depuis 1995 la régence du Roi Fahd malade, avait accordé l’autorisation à cette population chiite de célébrer la « Achoura » (Tamkharite) avec le rituel qui l’accompagne en souvenir de l’assassinat de l’Iman Houssein.

C’était un évènement que ne pouvait tolérer dans les rues du Royaume la police religieuse, la Mouttawa. Il a fallu l’intervention de la police politique pour les encadrer, afin que les chiites saoudiens puissent continuer leur procession dans Atif.

Cheikh Tidiane CAMARA Colonel des Douanes ER

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Jeudi 8 Septembre 2016






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