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EL HADJI ABDOULAYE NIASS (RTA) et SEYDIL HADJI MALICK SY (RTA) LES DEUX « GENERAUX » DE LA TIJANIYA AU SENEGAL 14 Juin 1922 – 14 Juin 2018 27 Juin 1922 – 27 Juin 2018






Il y a 96 ans disparaissaient, à deux semaines d’intervalle, les deux « Astres » de l’Islam qui ont éclairé, toute leur vie durant, l’espace religieux de notre cher pays, le Sénégal.

L’évocation de ces douloureux évènements nous offre l’opportunité de revenir sur la vie et les relations privilégiées qu’entretenaient ces deux grands personnages charismatiques de l’histoire religieuse de notre pays.
El Hadji Abdoulaye NIASS (RTA) serait né au milieu du 19ème siècle, en l’an 1848 (1264 H) dans le Djolof. Dix (10) ans plus tard, Seydil Hadji Malick SY (RTA) aurait vu le jour en l’an 1858 (1274 H) dans le Walo.

El Hadji Abdoulaye NIASS ou Mame Abdoulaye avait suivi son père Mouhamad NIASS (RTA) qui avait immigré au Saloum, dans le Rip, pour participer à la résistance de l’Almamy du Rip, Maba Diakhou BA (RTA), contre la colonisation française.

A l’instar de son père, Mame Abdoulaye fonda le village de Taïba Niassène dans le Rip, au Saloum. En 1880, il rompit avec la lutte armée pour se retirer dans son village de Taïba où il se consacra à l’enseignement et à l’agriculture. En 1890, il effectua le pèlerinage à la Mecque.

A la suite de difficultés survenues avec certaines autorités locales, Mame Abdoulaye s’exila une première fois en terre gambienne vers 1894, pour une durée de quatre ans. De retour au Sénégal, il continua paisiblement à se consacrer à ses activités spirituelles jusqu’en 1901. A cette date, Mame Abdoulaye s’exila à nouveau en Gambie, avec une partie de ses disciples : le chef du canton de Nioro du Rip et l’administration coloniale l’avaient accusé, à tort, d’être l’instigateur d’une émeute dirigée contre les français ; en réalité, Mame Abdoulaye avait refusé d’envoyer ses enfants à l’école française. Le village de Taïba fut détruit, sa mosquée brûlée et ses biens confisqués.

C’est durant cet exil qu’il voyagera au Maroc ! Et c’est au retour de ce voyage qu’il va rencontrer son « jumeau astral » Seydil Hadji Malick SY, qu’il surnommera « Maodo » !

La rencontre entre ces deux grands personnages relève du destin du Seigneur des mondes (SWT) ! Toutefois, avant de parler de cette rencontre, attardons-nous un moment sur la vie de Maodo Malick SY (RTA) !

Comme rappelé plus haut, Seydil Hadji Malick SY (RTA) serait né en l’an 1858 (1274 H) à Gaya, un village du Walo situé sur la rive gauche du fleuve. Après s’être « enraciné » dans son pays dans la recherche du savoir, Maodo s’est « ouvert » au monde islamique, notamment le Moyen-Orient, à la faveur d’un pèlerinage à la Mecque qu’il effectua en l’an 1888 (1305 H). Il a, en effet, su profiter de son pèlerinage pour demeurer plus de deux ans sur les terres saintes de l’Islam afin d’en remonter les origines.

A son retour des lieux saints de l’Islam, El Hadji Malick SY (RTA) avait comme souci de mieux faire connaître le message de l’Islam dans son pays. Il constata, cependant, qu’il était solitaire dans sa nouvelle démarche. En effet, la plupart de ses devanciers et contemporains marabouts ne répondaient plus à l’appel dans le pays : certains avaient été tués dans des confrontations avec les autorités coloniales ou avaient vu leurs « daaras » (écoles d’enseignement coranique) définitivement fermés ; tandis que d’autres avaient été déportés dans des contrées lointaines ou avaient, eux-mêmes, pris l’initiative de s’exiler dans un pays anglophone voisin.
A titre d’illustration !
  • Maba Diakhou BA, l’Almamy du Rip, est tombé à Somb, dans le Sine ;
  • Cheikhou Amadou « Mahdiyou » BA, surnommé le « Tidiane », a disparu à Samba Sadio ;
  • Alboury Ndiaye, « Bourba Djolof » est allé répondre à l’appel d’Ahmadou Cheikhou « Lamidé Dioulbé », l’héritier d’El Hadji Omar, au Macina (Mali) ;
  • Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE, « Khadimou Rassoul » (le Serviteur du Prophète – PSL), est déporté au Gabon, en Afrique Centrale, dans la célèbre forêt de Mayomba ;
  • Mame Abdoulaye NIASS, « l’autre Général de Cheikh Ahmed Tijani Cherif -RTA » est allé s’exiler en terre gambienne.
Devant cette situation et vu l’urgence, El Hadji Malick SY décida que le premier volet de sa stratégie consisterait en la formation des hommes qui devraient le seconder dans sa nouvelle mission. Pour dispenser cette formation, il s’installa dans la campagne de Ndiarndé, près de Kelle, où il ouvrit un séminaire de formation de haut niveau – on aurait parlé aujourd’hui de « séminaire de formation des formateurs » - qui dura sept ans (1895 – 1902). Il y forma plus de deux cents érudits.

Après leur formation, il éleva certains d’entre eux au grade de « Moukhadams » (Représentants). Il les envoya ensuite s’installer à l’intérieur du pays, dans les coins les plus reculés, et dans la sous-région. C’est cette politique de décentralisation que le Professeur Mbaye THIAM, ancien Directeur de l’Ecole des Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (EBAD), et historien de formation, appelle la « géostratégie malikienne de la moukhadamiya ».

Après Ndiarndé, El Hadji Malick SY s’installa définitivement à Tivaouane. Il y institua le « Gamou ». Si Ndiarndé apparaissait comme le « creuset où foisonna l’élite », Tivaouane fut le « centre intellectuel et spirituel pour la mise en application et la vulgarisation des enseignements du maître au profit des masses ». Après Tivaouane, Mame Maodo devait prolonger son prosélytisme vers Dakar, où il construisit sa troisième « zawiya ».
Revenons maintenant sur le voyage au Maroc de Mame Abdoulaye NIASS, qui fut à la base de la rencontre de ces deux éminents personnages.

Pour le voyage au Maroc, Mame Abdoulaye était accompagné de son fils aîné Mouhamadou NIASS (RTA) plus connu sous le pseudonyme de Khalifa NIASS, le père de Sidy Lamine NIASS du groupe Walf TV. Celui-ci devait se rendre en pèlerinage aux lieux saints de l’Islam. Ils prirent le bateau des lignes anglaises à Bathurst (Gambie) jusqu’à Las Palmas (Iles Canaries) ; de là, ils se rendirent à Tanger au Maroc, où leurs routes se séparèrent car Mame Abdoulaye devait se rendre à Fès, le berceau de la Tijaniya, où repose Sidi Ahmed Tijani Cherif (RTA), le fondateur de la voie.

Pour marquer la détermination de Mame Abdoulaye, il faut souligner les difficiles conditions dans lesquelles s’est effectué son voyage au Maroc. Nous étions à la fin de l’année 1910, il neigeait dans cette partie nord du pays, les routes étaient impraticables (le voyage s’effectuait à dos d’âne) et le saint homme qui souffrait de rhumatisme était âgé de 64 ans.

Durant son séjour à Fès, Mame Abdoulaye devait rencontrer l’Imam Cheikh Ahmed Soukayrij (RTA), un grand moukhadam de la Tijaniya. Celui-ci le chargea d’une mission auprès de son « alter ego » El Hadji Malick SY. C’est la raison pour laquelle Mame Abdoulaye, au retour, transita par le Sénégal, plus précisément à Tivaouane.

A Tivaouane, Mame Maodo accueillit Mame Abdoulaye avec tous les honneurs dus à son rang et à son nouveau statut, en lui dédiant un poème. Il le retiendra à Tivaouane pendant plus de trois mois, le temps d’engager les formalités nécessaires pour son retour définitif au Sénégal.

Selon les témoignages de Cheikhal Islam El Hadji Ibrahima NIASS (RTA), un des fils de Mame Abdoulaye, Mame Maodo avait chargé l’ancien Député et Avocat Me Carpot de rédiger une correspondance adressée à Monsieur le Gouverneur de la Colonie du Sénégal à Saint-Louis et relative à une demande d’autorisation de rentrer définitivement au Sénégal : la demande avait été initiée au nom de Mame Abdoulaye par Mame Maodo, mais à son insu.

Une fois que la demande ait été transmise, avec avis favorable, au Commandant du Cercle de Kaolack, et instruction ferme de ne pas laisser Mame Abdoulaye retourner en Gambie, Mame Maodo raccompagna son hôte jusqu’à Gossas en lui recommandant, une fois à Kaolack, d’aller rendre une visite de courtoisie au Commandant de Cercle.

Arrivé à Kaolack, Mame Abdoulaye fut accueilli par Serigne Abdoul Hamid KANE (RTA), le Moukhadam de Seydil Hadji Malick SY dans la localité. Il l’accompagna auprès du Commandant de Cercle. Ce n’est qu’arrivé sur place que Mame Abdoulaye aura compris les raisons pour lesquelles Mame Maodo l’avait retenu pendant tout ce temps à Tivaouane.

Mame Abdoulaye NIASS (RTA) s’installa définitivement à Kaolack dans un nouveau quartier qu’il baptisa « Léwna » (ceci est licite), et où il s’adonna à l’enseignement. Son mausolée se trouve dans ce quartier.
La complicité entre ces deux grands hommes était telle que Mame Maodo appelait Mame Abdoulaye « Baye » ! Non pas que celui-ci avait l’âge de son père (il n’est son ainé que de dix ans), mais parce qu’il avait connu le père de Mame Maodo, Mame Ousmane, dans leur Djolof natal. Or Mame Maodo n’avait jamais connu son père qui avait été assassiné bien avant sa naissance. En retour, il est de notoriété que c’est Mame Abdoulaye qui aurait attribué à Mame Maodo le surnom de « Maodo Gallé » que la postérité retiendra.
Les deux hommes seront rappelés à DIEU le même mois de la même année – juin 1922 : Mame Abdoulaye, le mercredi 14 juin 1922, et Mame Maodo, le mardi 27 juin 1922.
 
 
Cheikh Tidiane CAMARA
Colonel des Douanes (ER)

Asfiyahi.Org
Mercredi 27 Juin 2018






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