contenu de la page
Connectez-vous S'inscrire
Asfiyahi.Org - 1er Site de Reférence sur l'Islam et la Tidjaniyya au Sénégal
Asfiyahi.Org
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NOUVELLE CHAINE YOUTUBE HD

Publicité



EL HADJI OMAR FOUTIYOU TALL (RTA): LE CALIFE NOIR DE LA TIJANIYA. 12 FEVRIER 1864 – 12 FEVRIER 2018






Il y a 154 ans disparaissait mystérieusement dans les falaises de Bandiagara, au Mali, EL HADJI OMAR FOUTIYOU TALL (RTA), le célèbre pèlerin « foutanké ».

L’évocation de ce douloureux évènement nous offre l’opportunité de revisiter le riche parcours de ce digne fils du Sénégal qui a écrit, avec son sabre, une bonne partie de l’histoire de l’Afrique au sud du Sahara.
Des divergences persistent sur sa date de naissance : 1794 – 1796 – 1797, etc. Néanmoins, tous les historiens et biographes sont unanimes sur le fait qu’EL HADJI OMAR aurait vécu 70 ans. Ils divergent cependant sur le calendrier utilisé (grégorien ou hégirien !). Ceux qui se réfèrent au calendrier grégorien (G) retiennent l’année 1794 ; quant à ceux qui prennent pour référence l’Hégire (H), ils optent pour l’année 1796. Nous privilégions la thèse de la seconde catégorie pour une raison très simple : EL HADJI OMAR, dans ses écrits, a toujours pris pour référence le calendrier hégirien.

EL HADJI OMAR TALL, « Codda Adama Aïssé » le dernier né (cadet) de Sokhna Adama « la purifiée », serait né à Halwar près de Podor dans le Fouta Toro (Sénégal), le vendredi 12 février 1796, coïncidant avec le 3ème jour du mois de « Shahban » de l’an 1210 de l’Hégire, « Shahban » étant le mois qui précède le mois du jeûne, « Ramadhan ».

A l’âge de 31 ans, EL HADJI OMAR TALL (RTA) effectua le pèlerinage aux lieux saints de l’Islam (1241 H – 1826 G). Il rencontra SIDI MOHAMED EL GHALI (RTA) à la Mecque, précisément à la Station du Prophète Ibrahim (Pl), après la prière du milieu de l’après-midi (asr). Celui-ci lui offrit le livre « Jawahiroul Ma’ani », une biographie de SIDI AHMED TIJANI (RTA), rassemblée par son disciple et compagnon SIDI ALI HARAZIM (RTA).
SIDI MOHAMED EL GHALI était le Calife de SIDI AHMED TIJANI CHERIF (RTA) au Hejaz (le pays de la Mecque et de Médine) et en Orient. Il occupait une place et un degré honorable auprès de SIDINA CHEIKH (RTA) qui aimait sa compagnie et s’interrogeait à son sujet lorsqu’il n’était pas présent avec les frères. SIDINA CHEIKH (RTA) avait confié à quelques-uns de ses compagnons qu’il était indispensable que ce soit SIDI MOHAMED EL GHALI qui fasse la prière mortuaire sur sa dépouille après son décès. Cependant, au moment du décès, SIDI MOHAMED EL GHALI était en voyage et n’avait pas assisté à l’enterrement de son maître. Or, par le destin d’ALLAH (SWT), les enfants de SIDINA CHEIKH déterrèrent le corps béni pour l’amener en Algérie, mais les disciples de Fès s’y opposèrent : ils le récupérèrent pour le remettre dans sa noble tombe. Lors de cet évènement, SIDI MOHAMED EL GHALI était présent ; il pria sur le corps béni. Et c’est ainsi que fut confirmée la prédiction de SIDI AHMED TIJANI CHERIF (RTA).

A la fin des rites du pèlerinage, ELHADJI OMAR suivit SIDI MOHAMED EL GHALI à Médine la Lumineuse. Il resta à son service pendant trois années jusqu’au jour fatidique. Ecoutons EL HADJI OMAR relater lui-même cette journée dans son célèbre ouvrage « Rimah » (les lances) :

« Un jour, je me trouvai avec lui (Sidi Mohamed El Ghali) dans la mosquée du Prophète (PSL) à Médine. C’était l’aube et nous conférions le titre d’initié (muqaddam) à ceux qui le méritaient, avec l’autorisation de transmettre le wird (prière lithurgique). Mon maître me dit alors : Toi, tu n’es pas un muqaddam, mais l’un des successeurs du shaykh (SIDI AHMED TIJANI CHERIF). Par la suite, il me révéla que le shaykh lui avait dit : J’ai transmis à Umar Ibn Sai’d tous les secrets et remémorations nécessaires à la voie, il ne te reste plus qu’à le confirmer dans ses fonctions. Après notre séparation, je l’ai vu au cours d’une vision et lui ai dit : Maître, tu as bien dit que j’étais l’un des successeurs du shaykh et non un muqaddam. Il me répondit : Oui, tu es bien un successeur ! »

L’intronisation du nouveau Calife eut lieu à Médine, dans la mosquée même du Prophète (PSL) et devant sa noble tombe, après la prière du soir (isha). SIDI MOHAMED EL GHALI avait voulu prendre à témoin le Prophète (PSL) de la bonne exécution des instructions de son Maître AT TIJANI (RTA).
EL HADJI OMAR FOUTIYOU TALL (RTA) devint ainsi le premier Calife de la Tijaniya pour l’Afrique noire.
Après la Mecque et Médine, EL HADJI OMAR prolongera son séjour oriental en visitant la ville syrienne de Damas (Cham). Il poursuivit ensuite son voyage jusqu’au lieu saint de Jérusalem (Palestine).

Le Calife noir nouvellement investi devait entamer le voyage du retour dans son pays natal, après avoir pris congé de son maître EL GHALI qui décéda l’année de leur séparation (1244 H – 1829 G), à la Mecque où il fut enterré dans le cimetière de la mère des croyants, Saïda Khadija (rta).

Sur le chemin du retour, le Calife noir passa par le Bornou. Il s’installa ensuite au Sokoto dans le nord du Nigéria où il fut bien accueilli par le sultan Mohamed Bello, fils du célèbre Ousmane Dan Foddio. C’est à Sokoto qu’il débuta la rédaction de son célèbre ouvrage « Rimahou hizbi Rahim ala noukhouri hizbi Rajim » (les lances des gens du parti de DIEU le Miséricordieux sur les gorges des gens du parti de Satan le Maudit). 
A la suite du décès du sultan Mohamed Bello, converti à la Tijaniya, EL HADJI OMAR TALL (RTA) poursuivit son voyage-retour vers le pays natal. Il passa par le Macina et la ville de Ségou au Mali, avant d’arriver au Fouta-Djalon en Guinée, où il fut autorisé par l’Almamy Omar à s’installer sur les terres de Djekunko. Il y clôtura la rédaction des « Rimah » en 1845.

En 1846, EL HADJI OMAR revint au Fouta Toro et visita son village natal, Halwar.
Il retourna à Djekunko, mais se résigna, devant la méfiance et les persécutions du nouvel Almamy, à aller s’installer dans la ville de Dinguiraye, terre animiste sous la tutelle du roi Yimba Sakho qui résidait à Tamba, petite ville proche de Dinguiraye.

A Dinguiraye, EL HADJI OMAR bâtit une forteresse et se prépara à la guerre. Les premières attaques qu’il subit viennent de ce roi mandingue qui assiégea Dinguiraye, mais sans succès. EL HADJI OMAR passa à l’attaque et entra en campagne : Tamba est assiégée et prise après six mois de siège. Il envahit le Bambouck et s’attaqua aux Massassis du Kaarta. Nous sommes en 1852. EL HADJI OMAR décida alors de déclencher la guerre sainte.

Nioro du Sahel (actuel Mali) fut prise. C’était une grande victoire pour EL HADJI OMAR. Il obligea les habitants de la ville à se convertir à l’Islam et à ne prendre que quatre femmes, les autres étant distribuées aux soldats.
C’est aussi au cours de cette période qu’EL HADJI OMAR s’attaqua au fort de Médine, défendu par Paul Hole, un mulâtre de Saint-Louis du Sénégal. N’ayant pu enlever le fort, il l’assiégea durant trois mois. Faidherbe arriva et le dégagea, en infligeant une lourde défaite aux Toucouleurs. Nous sommes au mois de juillet 1857.
Voyant son armée décimée et fatiguée, EL HADJI OMAR décida d’effectuer son second voyage au Fouta Toro pour recruter des renforts dans ses terres natales.  

C’est au cours de cette même période qu’il se rendit à Horé Fondé, où il fit sa célèbre prédiction pour désigner son successeur au Califat de SIDI AHMED TIJANI CHERIF (RTA), en la personne de Malick Fawade, plus connu sous le nom d’EL HADJI MALICK SY(RTA).

A partir de 1859, EL HADJI OMAR partit à la conquête de Ségou, résidence de l’empereur bambara Ali. Le 10 mars 1861, il investit Ségou et l’empereur Ali prit la fuite pour se réfugier à Hamdallahi, la capitale de l’empire peul du Macina. Le Cheikh s’empara de Hamdallahi le 16 mai 1862.

EL HADJI OMAR était à l’apogée de sa gloire. Il était le maître incontesté d’un vaste empire musulman qui s’étendait de Dinguiraye en Guinée, aux portes de Tombouctou dans le nord du Mali. Il vécut à Hamdallahi comme un grand seigneur entouré de sa cour.

Mais cette apogée ne devait pas durer longtemps. Un an après la conquête de Hamdallahi, une grande coalition formée par ses ennemis de Ségou et du Macina s’organisa, avec le soutien de l’empereur de Tombouctou. Hamdallahi fut assiégée. Le siège dura huit mois Le Cheikh envoya son neveu Tijani chercher des renforts. Mais Tijani tarda et les renforts n’arrivèrent pas. Le Cheikh sentit que la fin était proche. Il décida de mettre fin au siège. Dans la nuit du 6 au 7 février 1864, EL HADJI OMAR réussit en compagnie d’une poignée de fidèles à quitter la citadelle assiégée : avec ses fils Makki et Hadi, il traversa l’une des portes de la ville dévorée par les flammes. Ils ne tardèrent pas à être poursuivis par leurs assaillants. Le Cheikh et les siens mirent cinq jours pour atteindre les falaises de Bandiagara. Ils trouvèrent refuge dans une caverne de la grotte de Déguembéré.

Le vendredi 12 février 1864 - coïncidant avec le 4ème jour du mois de Ramadhan 1280 de l’Hégire –, EL HADJI OMAR TALL (RTA) disparut dans des conditions non encore élucidées.
Quelques jours après la disparition de son oncle, Tijani arriva à Bandiagara à la tête d’une forte armée.  Il mena une répression sans rémission, extermina la coalition des attaquants. Et, pour venger son oncle, Tijani fit attacher trois cents marabouts peuls du Macina et les fit brûler vivants.
 
En conclusion, nous pouvons retenir ce qui suit :
Le grand mystique de Halwar qui …
  • naquit un vendredi 12 février de l’an 1796 au Fouta Toro (Sénégal) et disparut mystérieusement un vendredi 12 février de l’an 1864 dans les falaises de Bandiagara (Mali) ;
  • déclencha la guerre sainte, alors qu’il était âgé de plus de 55 ans, l’âge du Prophète de l’Islam (PSL) quand il débuta sa « jihad » ;
  • en l’espace de dix ans après le déclenchement de la guerre sainte, régna sur l’Occident soudanais, un empire musulman de plus de 300.000 km² ;
  • eut le rare privilège de voir son œuvre, le livre des Rimah, être publiée à titre posthume dans la même édition que Jawahiroul Ma’ani (suprême honneur!) ;
… ne pouvait disparaître sans désigner son successeur au Califat de la Tijaniya.
La désignation du successeur au Califat eut lieu, en effet, lors de son second voyage au Fouta, durant lequel il séjourna pendant l’hivernage à Horé Fondé. Celui-ci est Malick Fawade, le fils de la propriétaire du « célèbre pagne tissé » ayant appartenu à la dame Fatoumata wade WELLE de Gaya, plus connue sous le nom de Fawade WELLE.

EL HADJI MALICK SY (RTA) devint ainsi le détenteur de l’héritage spirituel d’EL HADJI OMAR TALL (RTA) grâce à l’intermédiation de son oncle maternel ALPHA MAYORO WELLE (RTA).
La preuve vivante de cet état de fait, c’est THIERNO SEYDOU NOUROU TALL (RTA), le petit-fils d’EL HADJI OMAR FOUTIYOU TALL (RTA).
 
CHEIKH TIDIANE CAMARA
COLONEL DES DOUANES (ER)

Asfiyahi.Org
Lundi 12 Février 2018






Nouveau commentaire :
Twitter


Telechargez l'application Mobile Asfiyahi pour plus de navigabilité ABONNEZ-VOUS À NOTRE NOUVELLE CHAINE YOUTUBE HD


Dans la même rubrique :