Fiqh Malikite: La prière en voyage




Il est permis au fidèle qui fait un voyage sur un parcours de quatre barîd de raccourcir les prières quaternaires du zuhr du ‘asr et du ‘ishâ’, et les accomplir en deux cycles.



Le fondement légal du raccourcissement de la prière en voyage
Le raccourcissement de la prière en voyage trouve son fondement légal dans le Coran, la Sunna et dans le consensus communautaire. Dans le Coran : "Quand vous vous déplacez sur terre, il n’y a aucun inconvénient à ce que vous raccourcissiez la prière, si vous craignez un trouble de la part des mécréants : ils sont pour vous un ennemi déclaré" ( sourate 4, verset 101)
Dans la Sunna : « On rapporte d’après Ya‘lâ Ibn Umayya : « Je récitai à ‘Umar Ibn al-Khattâb (DAS) le verset : {Quand vous vous déplacez sur terre, il n’y a aucun inconvénient à ce que vous raccourcissiez la prière, si vous craignez un trouble de la part des mécréants : ils sont pour vous un ennemi déclaré}, lui faisant remarquer que les fidèles étaient désormais en sécurité. – J’ai éprouvé, dit ‘Umar, le même étonnement que toi, et ai questionné le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur Lui) à ce sujet, or, il m’a répondu : « Il s’agit d’une aumône qu’Allah vous a faites, acceptez-la donc ! » par Muslim.

Le statut légal du raccourcissement de la prière en voyage
Raccourcir la prière en situation de voyage est : vivement recommandé à tout fidèle qui fait un voyage licite sur une longue distance et laisse sa famille derrière lui ;il est réprouvable pour le fidèle qui voyage pour son amusement (par exemple, pour chasser) ; interdit au fidèle qui fait un voyage illicite ou criminel.

Les conditions de validité du raccourcissement de la prière en voyage
Pour pouvoir raccourcir valablement la prière en voyage, il faut que :
Le voyage se fasse sur une distance de quatre-vingt-un kilomètres environ ;
le voyage soit licite ;
le voyageur ait l’intention de parcourir au moins quatre-vingt-un kilomètres en un seul voyage ;
le voyageur ait entièrement quitté la localité (village, hameau, ville) où il a sa résidence ;
le voyageur ne prie pas sous la direction d’un imâm résidant, ni d’un imâm voyageur qui effectuerait une prière en quatre cycles. Car s’il prie sous la direction de l’un d’eux, il est alors tenu de compléter sa prière en quatre cycles ;
la prière soit quaternaire.

Les circonstances qui obligent à cesser de raccourcir la prière:
Doit cesser de raccourcir la prière, tout voyageur qui :
Est rentré dans la localité qu’il habite ;
Entre dans une localité où il veut se fixer ;
À l’Intention de séjourner quatre jours complets et non interrompus dans l’endroit où il arrive), ou séjourner le temps nécessaire pour faire vingt prières ;
À l’intention d’arriver à sa demeure, ou au lieu où il veut se fixer ou séjourner un assez long temps, et qu’il n’y a plus entre l’endroit où il formule cette intention et le lieu où il veut arriver la distance légale de quatre-vingt-un kilomètres environ.
Fait cependant exception, le soldat en pays ennemi ou en expédition, qui pourra raccourcir la prière autant de temps qu’il passera à suivre des opérations militaires.
D’autre part, si, au cours d’une prière quaternaire raccourcie, le voyageur formule l’intention de séjourner quatre jours dans l’endroit où il est arrivé, il doit interrompre cette prière, car l’ayant commencée comme prière de voyageur, il ne peut la terminer comme prière de résidant, et la refaire en quatre cycles, à titre de résidant.

Le statut du voyageur qui prie sous la direction d’un résidant, et vice-versa
Il est réprouvable de prier sous la direction d’un voyageur lorsqu’on est résidant, et plus blâmable encore de prier sous la direction d’un résidant lorsqu’on est voyageur.
Dans le second cas, le fidèle sera dans l’obligation de terminer la prière en quatre cycles avec l’imâm, ainsi qu’il a été dit plus haut. Si le fidèle voyageur, pensant que l’imâm est en voyage comme lui, prie sous sa direction et s’aperçoit qu’il est résidant, il interrompra sa prière et la recommencera obligatoirement, car leur intention diffère. De même, si le fidèle résidant, pensant que l’imâm est dans la même situation que lui, prie sous sa direction et s’aperçoit qu’il est en voyage, il interrompra sa prière et la recommencera obligatoirement.

Source: précis de fiqh malikite : à la lumière du coran et de la sunna prophétique

Ibrahima Kamara
Vendredi 7 Septembre 2018