Fiqh Mialikite : La réunion des prières




La Loi révélée tolère que l’on réunisse ensemble les prières du zuhr et du asr dans le temps légal de l’une des deux, ainsi que les prières du maghrib et du ‘ishâ’ dans le temps de l’une des deux, dans certaines circonstances.



Les circonstances pour lesquelles il est toléré de réunir les prières
Il est toléré de réunir les prières dans les circonstances suivantes : en voyage ; en état de maladie ; lorsque la pluie tombe abondamment ; lorsque les chemins sont chargés de boue et que l’atmosphère est sombre et obscure.

La réunion des prières en voyage
La réunion des prières en voyage trouve son fondement légal, notamment dans cette tradition prophétique : « Lorsque vous êtes pressés en voyage, retardez la prière du zuhr jusqu’au début du temps du ‘asr et accomplissez ensemble ces deux prières ; retardez ensuite la prière du maghrib de sorte à la réunir avec la prière du ‘ishâ’, au moment de la disparition de la lueur crépusculaire » Muslim, d’après Anas (qu’Allah les agrée).

Les conditions de validité de la réunion des prières en voyage
Pour que le voyageur puisse valablement réunir ensemble les prières précédemment évoquées, il faut :
Que le voyage soit licite ; qu’il soit fait par voie terrestre. Si le fidèle voyage par voie maritime ou aérienne, il ne peut effectuer la réunion des prières, car Allah a dit : {Quand vous vous déplacez sur terre, il n’y a aucun inconvénient pour vous à raccourcir la prière}. D’autre part, à la différence du raccourcissement des prières, il n’est pas nécessaire, pour pouvoir réunir celles-ci, que le voyage soit de quatre-vingt-un kilomètres ; il suffit seulement que le fidèle se déplace assez loin pour pouvoir le faire.

La réunion des prières du zuhr et du ‘asr dans le temps légal du zuhr (jam‘ taqdîm) :
Lorsque le soleil a commencé à décliner du zénith, et que le voyageur s’est arrêté dans un endroit, il réunit ensemble dans l’endroit où il est arrivé les prières du zuhr et du ‘asr s’il a l’intention de ne faire une prochaine halte qu’après le coucher du soleil l’intention de différer la prière du zuhr jusqu’au temps du ‘asr de sorte à réunir ensemble les deux prières.

La réunion des prières du maghrib et du ‘ishâ’ dans le temps légal du maghrib (jam‘ taqdîm)
Lorsque le soleil est couché, et que le voyageur s’est arrêté dans un endroit, il réunit ensemble dans l’endroit où il est arrivé les prières du maghrib et du ‘ishâ’ s’il a l’intention de ne faire une autre halte qu’après le lever de l’aube. Il formulera alors, au moment de prier le maghrib, l’intention de réunir ensemble les prières du maghrib et du ‘ishâ’ dans le temps du maghrib (jam‘ taqdîm).

La réunion des prières du maghrib et du ‘ishâ’ dans le temps légal du ‘ishâ’ (jam‘ ta’khîr)
Lorsque le soleil est couché, et que le voyageur est encore en route, il diffère la prière du maghrib jusqu’au temps du ‘ishâ’ s’il a l’intention de faire une halte entre le début du temps du ‘ishâ’ et le premier tiers de la nuit. Il formulera alors3) l’intention de différer la prière du maghrib jusqu’au temps du ‘ishâ’ de sorte à réunir les deux prières ensemble. La réunion des prières en état de maladie Il est permis au fidèle dont la santé est altérée4) et qui ne peut que difficilement s’acquitter de chaque prière au début de son temps légal, de réunir ensemble les prières du zuhr et du ‘asr, en faisant celle du zuhr au dernier instant de son temps ikhtiyârî et l’autre tout au commencement de son temps ikhtiyârî ; et réunir les prières du maghrib et du ‘ishâ’, en faisant celle du maghrib au dernier instant de son temps ikhtiyârî et l’autre tout au début de son temps ikhtiyârî) . Dans la Sunna : « A Médine, l’Envoyé d’Allah (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) réunit ensemble les prières du zuhr et du ‘asr, et celles du maghrib et du ‘ishâ’, sans crainte) ni pluies. » dans Muslim, d’après Ibn ‘Abbâs – qu'Allah les agrée.

La réunion des prières lorsque la pluie tombe abondamment, ou que les chemins sont chargés de boue et que l’atmosphère est sombre et obscure :
Il est permis de réunir (seulement) les prières du maghrib et du ‘ishâ’ dans le temps légal du maghrib dans quelque mosquée que ce soit, lorsque la pluie tombe abondamment, ou va tomber abondamment), ou lorsque les chemins sont chargés de boue et que l’atmosphère est sombre et obscure.

Les conditions de validité de la réunion des prières en telles circonstances
Pour que les fidèles puissent valablement réunir les prières du maghrib et du ‘ishâ’ dans le temps du maghrib lorsque la pluie tombe abondamment ou que les chemins sont chargés de boue et que l’atmosphère est sombre et obscure, il faut que : la réunion desdites prières se fasse à la mosquée ; les prières réunies soient accomplies en assemblée les fidèles formulent l’intention de réunir les deux prières au moment de prier le maghrib.

Les modalités de réunion des deux prières en telles circonstances
Dans la circonstance indiquée, l’azân de la prière du Maghreb se pratique comme d’ordinaire sur le minaret, au commencement du temps ikhtiyârî et à haute voix ; mais ensuite on retardera un peu le Maghreb d’un espace de temps équivalent à trois cycles de prière. Alors on procèdera aux deux prières successivement, ne laissant d’intervalle entre elles que le temps nécessaire à prononcer l’azân de la prière du ‘ishâ’ à voix assez basse, dans l’intérieur de la mosquée et non sur le minaret, et ensuite l’appel de l’iqâma.

source: Précis de Fiqh Malikite, A la lumière du coran et de la tradition prophétique (Corentin Pabiot)

Ibrahima Kamara
Lundi 10 Septembre 2018