Pr Rawane Mbaye, parrain du concours général 2016 : Un universitaire, spécialiste des recherches sur l’Islam et la confrérie tidiane






Parrain de l’édition 2016 du Concours général sénégalais, El Hadj Rawane Mbaye est un brillant intellectuel. Maîtrisant parfaitement l’arabe et le français, il est et restera l’un des universitaires sénégalais les plus respectés en matière de recherches sur l’Islam et la confrérie tidiane.

Natif de la région de Dakar, le Pr El hadji Rawane Mbaye fait partie des 12 « pinthies » de la collectivité léboue. Enfant de Thieudème, il a grandi à la rue Mbaye Guèye (ex-Thiers), à une centaine de mètres de la zawiya El hadji Malick Sy. Héritier de Mame Soulèye Mbaye, un grand talibé tidiane qui fut muezzin de la zawiya pendant de longues années, El hadji Mbaye, pour les intimes, a fait ses études au Sénégal avant d’obtenir un Doctorat à la Sorbonne.

Le professeur d’université, se rappelle son cadet, l’historien lébou Ndiaga Samb, avait reçu les conseils de son ami et confident, l’ancien ministre Serigne Lamine Diop, pour décrocher des diplômes. « Serigne Lamine, son ami personnel qui avait reconnu ses grandes qualités intellectuelles, lui avait conseillé de chercher des diplômes que l’administration avait reconnus. D’où son engagement à aller sur les bancs de différentes écoles, malgré son âge très avancé, jusqu’à l’Université où il avait surpris tout le monde », se souvient Ndiaga Samb.

Formé au célèbre « daara » de Serigne Abdoul Aziz Wane dit Baye Adjidiou, à Yakh Dieuf, sur la rue Paul Holl, où il eut comme condisciples Idrissa Guèye, Modou Seck, imam Abdou Karim, Idrissa Diagne, Birahim Ndiaye, etc., El hadji Rawane Mbaye est un électricien-bobineur de formation. Après une journée passée aux ateliers n°4 de la rue Fleurus chez Talla Diène, l’enfant de Thieudème prit des cours du soir sanctionnés par de nombreux diplômes avant d’entrer à l’Ucad. Il fut employé de la Maison Sony avant d’intégrer la société Braderie Frères au km 4 de la route de Rufisque.

Son séjour à l’Ucad révéla ses talents auprès des enseignants qui découvrirent un homme pétri de qualités, s’exprimant en arabe et en français correctement. L’historien Ndiaga Samb retient de son aîné une humilité totale, mais surtout un homme effacé qui n’a jamais demandé un poste aux autorités. « Lorsque l’Institut islamique de Dakar était en construction, le président Senghor reçut une forte pression des familles religieuses pour la nomination du premier directeur national », révèle Ndiaga Samb. C’est sur les conseils de Serigne Lamine Diop que le président de la République prit un décret lu à Radio Sénégal pour nommer El hadji Mbaye.

De nombreux Sénégalais étaient surpris, parce que n’étant pas familier à ce nom. Et pourtant, il s’agissait bien de Rawane qui était plus tôt connu sous ce nom. Il reçut des félicitations, mais pendant ces 48 heures, il disait toujours qu’il s’agissait d’un autre El hadji Mbaye. Selon Ndiaga Samb, c’est Serigne Lamine Diop, alors directeur de la Statistique, qui est venu lui confirmer que c’est bien lui qui a été choisi par Senghor. « Lors de l’enquête de moralité, menée pendant cinq mois par les services secrets de l’Etat sur le futur directeur de l’Institut islamique de Dakar, tous les bulletins présentés étaient identiques. Rawane ne fréquentait que l’Ucad, son service et le « daara » de Yakh Dieuf que lui avait confié un de ses maîtres, El hadji Ousmane Diaw.

Parrain de l’édition 2016 du Concours général, Pr Mbaye est et restera l’un des universitaires sénégalais les plus respectés en matière de recherches sur l’Islam et la confrérie tidiane. Il maîtrise l’arabe et le français. Il est titulaire d’une thèse de Doctorat d’Etat en Lettres (histoire de la pensée) soutenue à la Sorbonne, en France, en 1993, et enseigne à l’Ucad depuis quatre décennies.

Elevé au rang d’inspecteur général de l’Education, il est imam de la Grande mosquée de la rue Moussé Diop, ex-Blanchot, depuis 1981. Il est reconnu comme un spécialiste en droit islamique et en méthodologie juridique. Plusieurs publications sont à son actif.

C’est en mai 2013 qu’il a remporté le Prix Ibn Khaldoun-Léopold Sédar Senghor de la Francophonie pour sa traduction de l’arabe vers le français de « Perles des sens et réalisation dans le flux d’Abû-l-‘Abbas at-Tijani » de Sidi Ali Harâzim Ibn Al-‘Arabi Barrâda.

Ancien commissaire au pèlerinage à La Mecque, Rawane Mbaye fut, pendant de longues années, conseiller spécial à la Primature.

LE SOLEIL

Asfiyahi.Org
Samedi 30 Juillet 2016