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No. 7 [EN ROUTE VERS TREVISO] L’ŒUVRE DE SERIGNE BABACAR ET CONCLUSION GENERALE






L’impact de Serigne Babacar Sy, sur les générations passées, présentes et futures, est sans équivalent dans l’histoire du Sénégal. Personne ne bénéficie d’une popularité aussi profondément enracinée et durable du fait de sa forte personnalité, de sa pétillance intellectuelle, de son dévouement à la cause de l’Islam et de la Tijanya. En témoigne la présence massive toutes ethnies, toutes confréries, toutes confessions confondues, chaque année à Treviso pour lui rendre hommage.

Deuxième fils d’El Hadji Malick Sy Seydi Babacar Sy recueille la succession de son père, le jour même du décès de celui-ci : le 27 Juin 1922, est décrit par Fernand Quesnot comme suit : « Bien qu’âgé de 37 ans, son accès au khalifat ne soulève aucune contestation. Son autorité est reconnue par tous les Moqadams, qui voient en sa personne, l’héritier de la Baraqa du vénéré El Hadj Malick Sy. Elevé dans un milieu essentiellement religieux, ses études basées sur une foi naturelle et spontanée en feront un fin lettré, d’esprit ouvert et tolérant, mais aussi un croyant fervent, convaincu du caractère spirituel de sa mission de chef de confrérie islamique ».

Oui Serigne Babacar Sy a pris comme modèle Cheikh Ahmed Tidiane mais aussi El Hadji Oumar et El Hadj Malick Sy. On a déjà mentionné les vers qu’il dédie à Cheikh Ahmed Tidiane qui constituent l’essentiel de sa production intellectuelle.

Il magnifie dans les vers qui suivent les qualités, d’abord d’El Hadj Oumar :

Il a rétrocédé son âme en vue d’obtenir la satisfaction de Dieu, notre Seigneur, et s’est élevé à des niveaux qui dépassent ses espérances, pourtant, très hautes.

شَرىَ نَفْسَهُ يَبْغِي رِضَى الْحَقِّ رَبِّنَا وَيَرْقَى مَقَامًا فَاتَ مَرْمَاهُ عَالِيَا
Père de la religion et de la piété, de la sincérité et de la bonne guidance.
Ne se satisfait que de ce qui fait plaisir à Dieu.

أَبُوا الدِّينِ وَالتَّقْوَى أَخُو الصِّدْقِ وَالْهُدَى
وَلَمْ يَرْضَ مَا لَيْسَ الْعَلِي عَنْهُ رَاضِيَا

Il a protégé l’Islam avec les sabres de la guidance ; et les sabres des héros se sont tous soumis.
لَقَدْ شَهِدَتْ وَاللهِ بِالسَّيْفِ مِلْهُدَى وَأَسْيَافُ أَبْطَالٍ مِنَ الأَمْرِ وَالِيَا

Renonçant au monde tourné vers Dieu, un Saint, Prince des croyants, Guerrier.
عَزوفٌ عن الدنيا إلى الله مُنْتَحى ولِيُ أمير المؤمنين مــَــغَازِيَا

Ensuite à El Hadj Malick Sy :
La religion vacillait sur sa base ; il l’a redressée, bien équilibrée : mon frère,
وَالدِّينُ مُنْهَدِمُ الْأَرْكَانِ يَـْرفَعُهَا وَصَارَ مُعْتَدِلَ الْأَرْكَانِ يَا صَــــــاحِي

Toi qui veut la Sunna des Prophètes, pourquoi habiter des lacs et des marécages.
يَا سَائِلاً سُنَنَ الْهَادِي وَشـــرْعَتَهُ فِيمَ الْإِقَامَةُ فِي حَوْضٍ وَضَحْضَاحِ

Alors que je peux te présenter, l’océan de ce siècle, notre guide contre les affres de l’ignorance et pour le salut des âmes.
Et il dira ailleurs :
أُرِيكَ دَامَاء هَذَا الْعَصْرِ قَائِدَنَا عَنْ وَحْلَةِ الْجَهْلِ فِــي انْقَاذِ أَرْوَاحِ

Nous sommes comblés, nous sommes comblés, nous sommes comblés, lorsqu’il s’est avéré que notre guide vers Dieu, c’est lui, sois en convaincu.
نِلْنَا الْمُنَى نِلْنَا الْمُنَى نِلْنَا الْمُنَى
لـَـمَا الـْـــوَسِيــلَةُ هُــوَ حَـــقًّا فَـارْتَقِ

Des personnalités témoignent de la qualité de nos cheikhs qui ont assumé le rôle de la défense des plus faibles, de propagation des valeurs de l’Islam et de la Tarîqa, que les marabouts seront à la hauteur de ce que le peuple attend d’eux. Hommage rendu par Majmout Diop, Premier secrétaire général du PAI (Parti Africain de l’Indépendance). « A El Hadj Malick Sy et à Serigne Bamba Mbacké qui surent gérer et pérenniser nos valeurs culturelles et religieuses dans une époque difficile.
A Seydina Limamou Laye et à El Hadj Ibrahima Niasse.

A tous, nous réaffirmons notre fidélité.
Bon gré mal gré, l’Afrique avance ».

Tant il est vrai que l’attitude de certains marabouts, à travers l’histoire force le respect et l’admiration, y compris chez les marxistes, dont l’idéologie pousse naturellement vers l’athéisme, mais au Sénégal, ils font preuve d’une grande circonspection, de responsabilité et de lucidité dans l’appréciation du rôle des religieux. Ainsi, le PIT, parti de l’Indépendance et du travail, héritier du PAI écrit : « Le respect profond que notre Parti éprouve vis-à-vis des convictions religieuses de la majorité de nos compatriotes, musulmans ou catholiques, n’est pas une ruse tacticienne. Il tient à ce que la religion se soit affirmée comme une dimension vivante du patrimoine culturel de notre peuple, qui imprègne profondément sa conscience et son comportement, détermine son originalité. La religion a fait éclore toute une série de personnalités qui ont joué un rôle éminent dans l’histoire de notre peuple et dont il peut légitimement s’enorgueillir ».

Dans son Rapport, au premier congrès, le (P.L.P.) Parti pour la libération du peuple dissidence du Rassemblement National Démocratique (R.N.D.) souligne : « Les chefs religieux musulmans ou chrétiens, ne sont pas seulement les guides spirituels de la Nation, ils assument, également, des fonctions sociales d’encadrement et de protection des masses singulièrement des masses rurales ; ils constituent de véritables contre-pouvoirs face à l’état bureautique et oppressif dont ils empêchent, par le seul fait de leur existence, le dérapage vers le régime dictatorial fondé sur le pouvoir absolu et arbitraire d’un individu (P.L.P. 1984).

L’histoire du Sénégal le montre amplement.

Au début du XXème siècle, en effet, les différentes confréries ont parachevé leur structuration, à la fois dans le monde rural et dans les centres urbains, comme une idéologie de résistance à la toute puissance de l’Occident, du moins à l’assimilation de la culture européenne, que le Professeur Mamadou Diouf, résume ainsi :

« La force de leur imagination littéraire, portée par une modernité islamique scripturale et littéraire qui altère la prétention hégémonique de la mission civilisatrice coloniale pour y introduire une civilité faite d’une multiplicité d’héritage dont le noyau demeure sans contexte une textualité arabophone et musulmane, leur instrument de civilisation de l’autorité culturelle française et d’affirmation de leur identité autant individuelle que collective la lettre arabe ».

Et l’un des facteurs les plus importants du réveil africain écrit : Johnson (G. Wesley) fut la présence de l’Islam. « En brousse, il (le marabout) offrait l’Islam comme consolation aux méfaits de la domination française. Mais les africains des villes répondirent aussi de cet appel, car, il s’agissait d’un Islam militant, qui semblait fournir une défense effective du mode de vie africain.

Toutes ces observations et les suivantes s’appliquent aujourd’hui au Sénégal.

Il faut donc partir de ce lien personnel étroit entre le cheikh et son talibé pour mieux saisir l’Islam sénégalais dans sa réalité sociale. En somme, l’Islam qui avait été considéré pendant longtemps par beaucoup de sénégalais, comme une force étrangère à leur milieu devint un foyer d’affirmation de leur identité.

« De Carpot à Blaise Diagne, en passant par Ngalandou Diouf et Me Couchard, (tous hommes politiques du début du 20ème siècle), les chefs religieux se sont incrustés, très tôt, en politique mettant à la disposition des politiques, non seulement leur popularité mais également leurs moyens pour financer leur campagne. Cheikh Anta Mbacké, Cheikh Ibra Fall et Cheikh Bou Kounta se sont illustrés dans ce domaine.

Et le Gouverneur général, de souligner dans son Rapport : « Les élus sénégalais ont compris la force que représente les différents personnages religieux, par l’influence qu’ils ont sur les masses et à l’occasion sur l’expression du suffrage ».
« Ils (les politiques) essayent, en retour, de montrer à quel point, ils sont bons musulmans et préoccupés des intérêts de l’Islam ». Sont-ils sincères ?

I. CONCLUSION GENERALE

Je dirige la Fondation Seydi Jamil qui, de par la portée du message de son Guide spirituel Cheikh Seydi Mohamed Moustapha Sy, par son implantation populaire, la vitalité de ses structures nationales et internationales et sa capacité de mobilisation, par la qualité de ses membres issus d’une synthèse réussie de l’enseignement traditionnel et de l’école républicaine est l’une des instances les plus représentatives de la Tijaniya au Sénégal. Notre Khadra est une communauté construite, patiemment, dans la discrétion, la rigueur, la discipline, l’ardeur au travail, l’humilité, le sens de l’organisation, du sacrifice librement consenti et par-dessus tout, dans la conformité de toutes ces activités aux enseignements du Livre et de la Sunna, et dans l’Amour du Prophète.

Cette posture nous oblige à nous replonger dans notre propre patrimoine pour découvrir les sources d’une vision qui manque aujourd’hui, et tragiquement à notre pays.

Societies around the world are struggling to define the appropriate role for religion in social and political life and whether our religious communities remain faithful to themselves as force for peace or are abused for violent ends. Today more than ever before, religions are viewed by all sectors of society as a critical factor influencing our common destiny. In the midst of hectic search for ethical and moral values in public life, within the longing for directions and meaning for life and the intensive quest among many for an authentic spirituality, government’s cooperation and international organizations, academic circles and universities are looking to religions to collaborate with them in seeking new foundation for life in community. Our Conference today is an important step in this direction”.

Ceci se fera dans le cadre d’un partenariat entre le milieu intellectuel et confrérique. Et ce à l’image de cette coopération entre les traitants musulmans de la ville de Saint-Louis et les marabouts soufis qui y avaient passé et qui plus tard ont créé les grandes confréries du pays, tels que El Hadji Malick Sy et Serigne Touba période sur laquelle le professeur Mamadou Diouf (directeur de l’institut des études africaines de l’université de Columbia) a fait des recherches d’une richesse à laquelle nous tenons à rendre ici un hommage mérité.

Le même type de partenariat est donc nécessaire aujourd’hui et plus que jamais, entre les religieux et le milieu intellectuel surtout dans la Diaspora pour y trouver l’énergie et les synergies pour élaborer les solutions de sortie de crise d’un monde musulman en quête d’identité. Il est vrai que des voix discordantes dans les universités américaines, parlent de « conflit des civilisations ». Cette idée qui fait son chemin dans les cercles académiques où elle est dispensée est reprise par les média.

Face au « conflit des civilisations », notre cœur pressent, et notre raison impose, la communion des civilisations parce que telle est la vérité cachée derrière les mots et les images multiples des diverses spiritualités qui forment la sagesse des nations. Derrière les grandes spiritualités, je lis le même message : celui des droits de l’Homme, le même impératif catégorique : les défendre comme l’ont fait El Hadj Oumar, Mandela et tant d’autres ; le même moyen, l’éducation par la morale, la même finalité, la paix juste et durable, garantie de la prospérité et du bonheur des hommes et le respect de l’humanité de l’homme.

Ainsi le Gamou de Treviso, dans son ampleur actuelle et les potentialités qu’il recèle peut jouer un rôle insoupçonné pour faire découvrir une autre image de l’Islam en Italie d’abord et dans les différents pays où les sénégalais qui y habitent honorent de leur présence le Gamou. C’est un creuset pour consolider l’unité nationale accueillant les autorités étatiques et religieuses et les différents démembrements de notre société dans la ferveur et la communion parce que c’est une prière pour Serigne Babacar Sy. Mais également, dans la joie et l’allégresse de citoyens, ayant un destin commun, qui s’aiment et se retrouvent.

Curieux itinéraire d’un Dahira Tidiane, créé dans la maison d’un Mouride, et dont les membres Mourides étaient plus nombreux que les Tidianes . Ce qui préjugé déjà de l’évolution future du Dahira, dont l'activité principale le Gamou de Treviso est une incarnation parfaite du Sénégal de Demain où à l’unisson tous ses fils sont tendus vers le même but: la construction du Pays et ce moment-là, la question principale ne sera pas de s’engager ou pas, mais plutôt est ce qu’il est possible de ne pas s’engager? C’est ce qu’on comprit les enfants des premiers membres de ce dahira, qui lorsque la première édition a été organisée n’étaient pas encore nés. C’est aujourd’hui cette nouvelle génération âgée de 19 à 24 ans qui a déjà pris la relève et s’occupe des plus petits détails de l’organisation de ce Gamou, à la grande satisfaction de tous les participants.



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Samedi 31 Mars 2018






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