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Serigne Maodo DIA de Louga, une bibliothèque spirituelle






« La mort ne surprend point le sage : il est toujours prêt à partir. » Si nous avons ainsi invoqué Jean De La Fontaine, c’est parce que les mots justes et féconds de ce penseur nous renvoie parfaitement à l’image de cette personne d’une dimension légendaire et spirituelle.

Qui était l’homme ?

Serigne Maodo DIA (1942-2010) porte le nom de l’éminent Cheikh El Hadj Malick SY (RTA) qui a donné le wird Tidiane à son père Serigne Macoumba DIA (RTA). De parents férus de sciences islamiques et imbus de la religion musulmane, il commença très tôt sa formation coranique auprès de son père avant de rejoindre son frère Serigne Cheikh DIA puis d’autres contrées telles que Ngaye Diawar dans la localité de Géoul. Toujours dans cette quête du savoir, il apprend le Fikh chez son oncle Serigne Khassimou DIA de Géoul et le « Miirass », qui est la science relative à l’héritage en Islam, auprès de Serigne Makhtar DIA. Il connut d’autres professeurs nommément Serigne Oumar GUEYE de Bargny. C’est en 1964 que son père le confia à El Hadj Racine Mbaye (RTA) qui parfait son éducation. En 1973, il reçut des « Idiaza » des mains d’El Hadj Racine Mbaye en guise de bénédiction mais aussi comme matérialisation de la confiance et du respect qu’il lui témoignait avant que ce dernier ne lui fasse cette confidence : « Je me confie entièrement à toi et si je quitte ce bas monde, j’aimerais que ton épaule contre la mienne, tu m’accompagnes jusque dans ma tombe. Je te confie la gestion de tout ce que je possède notamment ma famille ainsi que la gestion des Dahiras. Je te donne la garantie que toute oraison que tu feras sur les secrets des « Noms » de Dieu sera acceptée et c’est valable pour toute personne à qui tu en donneras l’autorisation. » C’est ainsi qu’en 1980, il assura une prise en charge financière et présentielle auprès de sa famille jusqu’en 2010. Le 23 Novembre 1993, Seydi Djamil SY, fils aîné de Serigne Babacar SY, (RTA), lui demanda de venir le voir en insistant sur le fait qu’il devait venir seul. Dans le secret de sa chambre personnelle, ils eurent une longue discussion sur la famille et la Hadara, un pacte fut scellé entre deux personnes de dimensions exceptionnelles dont la confiance mutuelle n’avait d’égale que leur dessein commun d’une vie entièrement vouée à Allah.

Il dirigeait l’Union Fraternelle des Dahiras Tidianes de Louga, de 1990 à 2010, qui regroupait l’ensemble des Dahiras. Il a décentralisé les séances de « bourds » en les organisant à Louga. Serigne Mansour SY (Borom Daradji) (RTA), en reconnaissance de son travail fait dans la Tarikha lui offrit le boubou qu’il portait lors de son premier Gamou après son intronisation au titre de Khalif général des Tidianes, en 1998, et lui donna des « Idiaza ». Serigne Maodo DIA était un fédérateur de toutes les confréries. Son sens du partage a fait qu’il a traduit dans plusieurs séquences audio le « lakhdari » pour que sa compréhension soit accessible à toutes les couches de tous les niveaux d’instruction particulièrement aux disciples Tidianes.

Serigne Maodo DIA a toujours incarné dans une grande rigueur ces mots du Prophète Mouhamed (PSL) conformément à l’esprit de partage et de soutien : « Dieu aide le croyant qui aide son prochain. » Il était de ces grands hommes dotés d’une grande ouverture d’esprit mais aussi et surtout une largesse du cœur qui lui ont valu d’être affectueusement appelé « Baaye », il a enfanté au-delà du sang, au-delà du patronyme, l’humanité était la seule famille qui vaille. Il incarnait également une valeur islamique qu’est le partage de connaissance. Quelle humilité ! Sa maison ne porte en elle ne serait-ce que l’ombre d’un caractère privé, c’est une maison d’hôtes voire un foyer coranique dont les portes sont toujours ouvertes nonobstant l’appartenance religieuse et confrérique. La cohésion sociale dans le respect des individualités était son sacerdoce, des antres de la Thora, de la Bible ou du Coran, l’humain était l’objet qui primait dans ses relations avec les autres. Affable et souriant, il inspirait le respect et la lumière qui éclaire même dans les profondeurs sans fonds. Il était d’une sincérité courageuse, oui il en faut du courage pour être d’une sincérité désintéressée tout en agissant avec cette aubaine de Raison. Le seul gain qu’il ait jamais courtisé restait la satisfaction du Miséricordieux. D’une pédagogie hors norme et d’une conviction forte, il a formé plusieurs personnes d’horizons différents. Toutefois, il parvenait toujours à assurer un équilibre à travers une forte maîtrise de soi avec un esprit de dépassement qui le définissait. Il a vécu, oui il a vécu ! Car mourir dans les mémoires et se réduire en ossements dans les cœurs n’est que l’expression d’une existence dénuée de vie, Serigne Maodo DIA a gardé sa quintessence sans en abîmer l’essence. Les ans ne tuent que les anses et la mort ne peut détruire une lumière profonde, la toucher ne fait que faire jaillir le joyau qu’elle renfermait en elle pour le livrer en reflet à l’Or céleste. Mourir ! Et de quelle Mort ? L’est-il celui qui inspire et guide du fond de cette supposée demeure souterraine appelée tombe.

D’une très grande générosité, il nourrissait les animaux comme les hommes car il avait foi en cette réalité que toute créature porte en elle une partie de son créateur et qu’Aimer Dieu revient à aimer sa Création dans sa grande entièreté. Il hébergeait et offrait des bourses d’études à plusieurs personnes et assurait la dépense quotidienne de plusieurs foyers dans la plus grande discrétion, et d’autres œuvres qu’il ne confia qu’à Dieu avec la jalousie des Saints qui conversent avec l’Univers dans le secret de la grande ombre.
Restant sur cette personne emblématique et exemplaire, nous pouvons dire que ses actes sont éternels. Aujourd’hui, à quelques encablures de la 9ème édition des journées de prières qui lui sont consacrées depuis son rappel à Dieu, (Mardi, 07 Septembre 2010), on marche vers un nouvel hommage religieux, dans son village natal Kaib DIA, à environ 07 km de Louga, pour immortaliser son legs les 06 et 07 Septembre prochain.

Pour ainsi dire, on ne saurait terminer que sur cette phrase emblématique qu’Ababacar Sadikh (RTA) avait prononcée quand le Prophète Mouhamed (PSL) fut rappelé à Dieu : « Tous ceux qui étaient dans l’adoration pour Mouhamed (PSL), Mouhamed est parti. Tous ceux qui étaient dans l’adoration pour Allah, Allah est éternel.»

Que votre âme repose en paix, cher papa.
Ad Vitam Æternam…

Ndèye Anta DIA

Asfiyahi.Org
Samedi 31 Août 2019






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