بسم الله الرحمن الرحيم
Bonjour à tous!
Sans vouloir faire dans la médisance, voici quelques citations et état de service de seydou nourou tall pour le colons. Ceci dans le but de "démystifier" les marabouts considérés comme l’élite de l’Islam par beaucoup en Afrique de l’ouest.
Seydou Nourou Tall, un des marabouts les plus célèbre de la branche umarienne de la Tijaniyya sénégalaise, tenu un discours jugé « d’un sens élevé » par les autorités coloniales : « La France protectrice de l’Islam est en danger. Notre bonheur, l’exercice libre de notre culte, notre existence même sont indissolublement liés au sort de la France. Quand la maison brûle, tous ceux qui l’habitent, se hâtent pour éteindre l’incendie. » [Voir Archives Nationales du Sénégal, 17G 98 (v-17), « Prières musulmanes pour la victoire des armées françaises et alliées à Dakar», 08/06/40. Voir également Le temps des marabouts. Itinéraires et stratégies islamiques en Afrique Occidentale Française v.1880-1960 de David Robinson et Jean-Louis Riaud page 254-255]
Toujours Seydou Nourou Tall, à propos du maréchal pétain : « J’ai été soldat, je connais ce qu’est un soldat. Un soldat est un personne qui est disciplinée, pas à moitié, mais aveuglement. Exemple : le Maréchal Pétain qui nous a sauvé de la catastrophe, qui est notre père, qui aime l’Empire et tous ses enfants. A la mobilisation, vous avez répondu nombreux à l’appel ; le Maréchal pour éviter le massacre a demandé l’armistice. Il est confiant en vous. Ayez confiance en lui et en nos chefs, à qui il faut obéir totalement en tous temps et en toutes circonstances selon le désir du Maréchal, premier soldat français et selon les prescriptions du règlement de « discipline » ». [Archives Nationales du Sénégal, 19G 43, Allocution du 19/09/42 devant le troisième bataillon et le dépôt de transition en Côte-d’Ivoire. Voir également Le temps des marabouts. Itinéraires et stratégies islamiques en Afrique Occidentale Française v.1880-1960 de David Robinson et Jean-Louis Riaud page 255-256]
Seydou Nourou Tall, marabout célèbre de la tijaniyya sénégalaise omarienne (famille de oumar tall) n’a pas ménagé ses efforts pour recruter des tirailleurs de toute l’Afrique de l’ouest pour le compte de l’armée française. Nous pouvons lire dans l’ouvrage Soldats d’infortune: les tirailleurs ivoiriens de la Deuxième guerre mondiale : « Pour lancer la campagne de recrutement, l’illustre grand marabout de l’Afrique Occidentale Française Seydou Nourou Tall fut envoyé en tournée d’un mois en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Togo, et au Congo français. Sa mission était de préparer les africains à l’effort de guerre. L’administration coloniale voyait en ce grand chef religieux un orateur sans égal chaque fois qu’il s’agissait de convaincre les Africains d’appliquer des directives impopulaires. Partout Seydou Nourou Tall prêcha l’obéissance aux autorités, affirma hautement la justice de la cause française, attira l’attention sur les nombreux débouchés économiques ouverts par le bienfaisant régime de la France, et prononça de vibrant discours condamnant les doctrines racistes de l’Allemagne. […] Seydou Nourou Tall s’adressa aussi aux paysans. Il leur dit de persévérer dans leurs efforts – la situation n’était-elle pas tellement meilleure sous les Français que sous les régimes qui l’avaient précédée ? Passant commodément sous le silence le fait que l’administration réquisitionnait tous les ans une partie des récoltes de chaque village, il assura son public que, grâce aux français, le produit de leurs champs désormais leur appartenait en propre, et non à leurs chefs.» [Voir Soldats d'infortune: les tirailleurs ivoiriens de la Deuxième guerre mondiale de Nancy Lawler p.49]
Seydou Nourou avait même demandé à être enrolé comme tirailleur [Voir Archives Nationales du Sénégal, 17G 97 (v-17), Affaires politiques et administratives, Soudan, 22/09/39]. Nous apprenons ainsi que « sa proposition fut rejetée, mais l’administration coloniale portait alors toute son attention sur le problème posé par l’enrôlement des réservistes. Seydou Nourou Tall, qui, par son charisme, gardait un contact étroit avec les populations africaines, apparut encore une fois comme l’homme de la situation. En 1939, après un voyage à Paris auprès du Ministre Georges Mandel, Seydou Nourou Tall reçut une « mission d’ordre moral » : il devait parcourir les différentes garnisons d’AOF et soutenir l’effort de guerre. Jusqu’à l’armistice de Juin 1940, le « grand aumônier des troupes noires » dispensa dans les camps militaires un discours de fidélité à la « mère patrie », qu’il affinait selon les spécificités locales, et qu’il ponctuait d’une prière pour les armées françaises. » [Voir Le temps des marabouts. Itinéraires et stratégies islamiques en Afrique Occidentale Française v.1880-1960 de David Robinson et Jean-Louis Riaud page 254]
Bonne lecture !