Direct du Min’bar – Vendredi 26 Février 2016. Cette Unique Bénédiction d’Allah pourtant si immense que non quantifiable…

Et Il vous a Donné tout ce que vous avez demandé (V34, S14-Ibràhim)…Allah n’a pas Dit dans la suite de ce verset et si vous tentiez de dénombrer mes bénédictions (au pluriel), ni de montrer de la reconnaissance envers, mais une bénédiction, une et une seule dont Il applique pourtant un verbe quantitatif (dénombrer). Paradoxe du langage humain, subtilité des trésors du Qur’ân qui distille justement sous tant de formes et de fonds cette unique et seule bénédiction d’Allah que nul ne saurait quantifier, évaluer, délimiter, confiner…Selon l’Imam, hôte de ce midi à Genève, il s’agit de la Foi, comme en témoigne cette célèbre formule du Prophète ‘Louanges à Allah pour la bénédiction de la Foi (Alhamdulilàh ‘alà ni’matil Îmàn). Justement s’exclame l’Imam, il s’agit d’une étincelle aux crépitements immenses de lumière et de propagation, et qui dépose dans le cœur, dans l’esprit et dans le corps humain autant de germes de vertu et de valeurs, parmi lesquelles le Tawhîd authentifié (car il aura déjà été attesté depuis la préexistence – V172, S7), la soumission, la vertu et la pureté. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas quantifier, ni mesurer, ni percevoir, ni même nous représenter cette Ni’matul-Làh pour reprendre une formule chère à Serigne.

Et puisque nous ne pouvons - car nous n’y arriverons pas - porter aucune mesure sur cette bénédiction, il nous revient selon l’Imam de tenter d’autres outils, comme l’analyse, le souvenir conscient de ses manifestations ou encore simplement s’interroger sur sa portée. Toute tentative ajoute-t-il dans cet ordre est encore une manifestation de l’infinitude de cette bénédiction, à l’image de cette invite d’Allah – Tel est mon don, réjouissez-vous en ou partagez sans limites (V39, S38). Et chaque organe du corps, chaque cellule visible ou invisible de la physiologie animale témoigne à Allah cette reconnaissance qui se doit sans limite. Chaque souffle disait le Sufi, dans sa richesse des trillions d’atomes consiste autant d’expressions de reconnaissance. Mais comment pouvons-nous inscrire dans notre agenda quotidien des moments de pure gratitude et de reconnaissance envers Allah ? Voici indique l’Imam comment le Prophète faisait. Au réveil, il prenait soin de rendre grâce à Allah pour lui avoir accordé un nouveau sursis (V42, S39) et invoque toutes les capacités d’être au summum de la productivité, avec ses indicateurs à lui d’utile, de licite et d’agréé (DdM du 30 Janvier 2015 ). Il faut que nos gestes d’adoration, qui ne sont que des expressions de louange comme avait recommandé Allah au peuple de Dawûd (V13, S34), soient entièrement au service de ce tryptique – utile, licite, agréé – au risque de n’être que pure perte (S103) et surtout à la faveur d’appartenir à ce club privilégié des Shakûrs (fin du V précité).

Voilà pourquoi Allah raconte aussi comment le Prophète Ya’qûb a interrogé ses enfants sur l’héritage qu’ils suivraient (V133, S2) après sa mort, il fut rassuré qu’ils resteraient sur la trajectoire de la soumission et de la Foi, mais c’est surtout l’attestation de l’Unicité (Ilàhan Wàhidan) qui le rassura davantage. Nous avons ainsi ajoute l’Imam en tant que croyants un héritage de Tawhîd qui parcourt la communauté depuis le big-bang, mais qui n’est jamais suffisamment rappelé, réitéré, exprimé, authentifié. Il suffit d’ajouter à son Zikr quotidien précise-t-il 3 fois la formule Radînà bil-Làhi Rabban’…jusqu’à la fin pour s’assurer de l’Agrément d’Allah ! Voilà dit-il cette bénédiction immense qu’est la Foi, qui ensemence Tawhîd et son authentification, Islam et sa pratique agréée, Soumission et adhérence à son pacte, Pureté de tous les instants et sa conscience permanente pour échapper aux manigances de Satan (V40, S15 et V83, S38).

N’est-ce pas le pacte de Seyyidunà Ibràhim de tout vouer à Allah et de l’exprimer à la première personne du singulier, sans le déléguer à personne, ni agir par procuration, ni intermédiaire (Vs 162-3, S6) ? Seulement voilà s’étonne l’Imam ! Malgré une telle bénédiction, avec ses éclats de lumière au grand jour, malgré l’héritage qui nous est légué de l’authentifier, de réitérer comme Ibrahim que notre vie, notre mort, notre adoration et notre activité quotidienne sont toutes vouées à Allah et à Allah uniquement, malgré tout ça s’étonne l’Imam, nous tombons dans le piège du chirk implicite et très souvent dans le fétichisme. Voilà comment nous annihilons tout, comment nous sabotons tout, comment nous nous mettons nous-mêmes en contradiction avec notre âme, pure par définition et nature.

Nous élevons souvent objets et créatures à la dimension de divinité, en leur reconnaissant des attributs qui ne relèvent que d’Allah (V22, S2), et c’est Allah qui Souligne que nous le faisons en toute conscience d’être dans le chirk. Comment concilier foi et chirk (V106, S12) si ce n’est par hypocrisie, par déviance ? Alors que le seul intrus qui risque de tout gâcher dans l’adoration d’Allah est ce chirk (V65, S39).Et Allah Précise qu’il anéantit toute œuvre, même en dehors de l’adoration. Allah a Dit clairement dans un Hadith Qudsiy, si mon serviteur M’associe avec quelque chose d’autre, Je lui Laisse à la merci de cette chose (pour dire qu’il va droit au regret !). Allah Pardonne tout sauf ce chirk, qu’il soit dans l’absolu ou implicite, or les Sûfis soutiennent que le chirk dans l’absolu peut témoigner d’une ignorance d’étape (Quraïsh) ou d’un entêtement dans la crainte de perdre un statut social (Pharaon) ou simplement d’un orgueil de souveraineté transitoire (Nemrûz). Dans tous les cas, il plonge son auteur dans le Kufr et donc le place à la porte du Pardon d’Allah dès repentir. Le chirk implicite par contre meuble le cœur et l’esprit des croyants qui croient se rapprocher d’Allah ou l’adorer dans des pratiques qui en fait les excluent du cercle de Dieu. Allah Pardonne et Accepte le repentir. Il l’a dit de mille et une façons et l’Imam de rappeler le commentaire de Ibn ‘Abbàs sur ces quatre versets de la S3 – An-Nisà, et dont l’un est dans un style absolu de générosité et de pardon divin tous azimut (V110, S4 - Quiconque commet un pêché ou un préjudice, puis se retourne vers Allah avec une requête de pardon, Il aura déjà trouvé Allah Pardonnateur de la faute, Miséricordieux à ne pas lui tenir rigueur dans la suite).

Retenons donc précise l’Imam jouir de cette bénédiction de la Foi, du Tawhîd, de la Soumission et de la Pureté à plein régime, sans y adjoindre la moindre poussière de quelque forme de chirk que ce soit. Mais renchérit l’Imam, il n y a pas que le chirk, il y a aussi et surtout ces expressions dans l’excès (DdM du 4 Décembre 2015) commises au nom de Dieu avec un statut en contradiction avec l’identité du croyant. Comment peut-on louer Allah dans des formules de Takbîr ou de Taqdîs et ôter des vies humaines s’étonne l’Imam ? Même si de tels gestes ont meublé l’histoire (le cas de Seyyidunà Uthmàn, dont le Prophète disait que les Anges le respectent par pudeur, assassiné par ses frères de religion et qui prétendent l’avoir poignardé en recherchant la face de Dieu ! ).

Quelle doit être notre attitude s’interroge l’Imam face à ces expressions d’amalgame et qui contredisent le message de Dieu dans la richesse de la différence – toute différence – race, langue, nations, confessions (V13, S49) ? Il faut conseille l’Imam nous assurer adhérence sur la trace du prophète avec une compréhension correcte de la Sunna et non naviguer de travers. Il faut vérifier notre cœur s’il est corrompu ou non, notre esprit, s’il est tordu ou non, notre intérieur s’il est pur ou non, notre agissement, s’il reflète les attentes de Dieu ou non. Agissons-nous pour la face de Dieu ? Agissons-nous pour une autre cause, souvent que nous ne connaissons pas, que d’autres prétendent définir pour nous ? Nous ne devrions pas accepter pareille forfaiture. L’Islam a une échelle de valeurs respectueuse de la Fitra (nature humaine), prônant paix (son ADN), tolérance, concorde, respect de l’autre, amour du prochain, préservation de la vie humaine, et surtout solidarité dans la vertu et non complicité dans la déviance (V2, S5).

Arrêtons d’attribuer des symboles fallacieux de lieux, de communauté, de tribu ou de famille s’exclame-t-il ! Celui qui obéit à Allah en Occident est plus proche de la Sunna que celui qui désobéit Allah dans le périmètre sacré ironise l’Imam. L’objectif est de primer la sacralité des lieux par la vertu de l’action pour produire du Nûr ‘là Nûr et pas de se cacher derrière des noms de lieu, de famille ou de voie pour commettre sacrilège. Aucun attribut dans cet ordre ne bonifie, seul les actions comptent et les cœurs qui les inspirent. L’honneur de la création revient à l’espèce humaine entière (V70, S17), sans distinction de race, de couleur, de communauté ou de terre et c’est Allah qui le Précise. Le prophète n’avait pas dit lors de la reconquête de Makkah que quiconque se convertit à l’Islam est sauf, il a dit c’est un jour de paix et de pardon, pas de vengeance et de haine !

L’Imam a conclu sur une recommandation en direction des mosquées d’Occident, c’est d’organiser tous les premiers dimanche de chaque mois une porte ouverte en direction des non-musulmans, en leur permettant d’entrer dans les mosquées, de visiter, de discuter, de découvrir et de se faire leur propre idée, pas se ranger derrière le formatage artificiel des médias et des chercheurs en science sociale, néologisseurs de toute forme de termes sans aucune signification – islam modéré, islam extrémiste, islamisme, fondamentalisme, etc.
Reprenons la communication avec la méthode du prophète, car si la nature a horreur du vide, en l’absence de contenu, elle n’a que le vide pour s’accroche! Vidons ce vide justement…

Best Zyars
Al Amine