Allahou akbar, "si tu ne sais pas où tu vas, reviens d'où tu viens". Cette rétrospective du professeur Thiam montre à nouveau la grandeur des hommes qui, malgré les faibles moyens dont ils disposaient, ont su faire face à la puissante administration coloniale.
Nous ne le dirons jamais assez, n'eussent été la grâce d'Allah puis l'abnégation de ces pieux hommes, nous ne serions point aujourd'hui musulmans.
Alors, si nous osons une seconde prétendre suivre leurs voies, il nous appartient à tous, sans exception, de quelque obédience que nous soyons, de prendre notre responsabilité et de ne point être passif au projet de société qu'on est en train de "nous" dessiner pour notre Sénégal. Les enjeux de notre société demain, seront moins une question économique qu'une question de valeurs. Et sur ce point, les dâras doivent occuper une place centrale dans l'affaire. Comment aider, allez-vous nous dire?
1- Eviter que l'histoire se répète: la cabale contre les dâras a assez duré. L'Etat doit jouer son rôle régalien pour financer les dâras modèles, pas forcément "modernes".
2- Se lever comme un seul corps et condamner de la manière la plus ferme toute tentative d'usurpation du terme dâra par des individus peu scrupuleux qui exploitent l'enfant.
3- Cela risque d'être mal compris, mais, Interdire la mendicité: il faut nous rendre compte à l'évidence qu'elle n'est plus adaptée à notre époque, encore moins en contexte urbain.
4- En interdisant la mendicité, il faudra en contrepartie que toi, oui toi qui liras ce post, il faudra que tu saches que tu dois donner de ton temps, de ton énergie, de tes compétences et de tes moyens financiers pour monter ou soutenir des initiatives allant dans le sens de la réhabilitation des dâras (cf.http://www.senamana.com/spip.php?article5)
5- Ne pas réduire les lauréats des dâras à exercer exclusivement une carrière de oustaz ou de faire de la formation professionnelle à l'issue de leur cursus. Le professeur Thiam parle de passerelles à créer entre les daras et l'école laïque. C'est nécessaire. Mais il faudra être ici extrêmement prudent, car il est question d'éducation inclusive. La question est de savoir: est-ce la dâra qu'on inclut dans l'école ou l'école dans la dâra? cf. point 6
6- Monter nous mêmes des initiatives en faveur des dâras et ne pas laisser le terrain à la solde d'organismes ou de corporations (souvent de connivence avec l'Etat) qui, s'ils partagent avec nous l'épanouissement de l'enfant, n'ont pas forcément les mêmes repères que nous en termes de valeurs. A ce niveau, il n'est que regrettable de constater que les acteurs les plus mobilisés sur le terrain n'ont rien à voir avec des Sénégalais: Plan, unicef, Usaid, unesco., HRW...
7- Et pourtant, les anciens nous ont tellement balisé le terrain! Est-il utopique de penser au projet "une Dahira, une Dâra? Ne disposons-nous pas du maillage plus que suffisant pour que plus jamais au Sénégal, ne se pose la question de financement des dâras, quand bien même l'Etat ne ferait pas tout? un tel projet me semble-t-il, devrait être étudié auprès des fédérations qui, devraient travailler sur la conception d'un ou de plusieurs modèles de dâra labellisés qu'elles financeraient et piloteraient ensuite.
Ces types de dâras pourraient sortir des ingénieurs, des médecins, des imams, des députés, et pourquoi pas demain, un Président de la République!!!