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Direct du Min’bar – Vendredi 8 Jumàdath- Thàny 1439 – 23 Février 2018 Réédité du Vendredi 26 Février 2010 L’Amour du Prophète : Par Devoir et Par Honneur malgré tout






A Genève, Imam Badrud-Dîn dans son prêche de ce Vendredi 23 Février s’est concentré sur comment devrions nous valider notre ticket pour le show love à l’endroit du Prophète Muhammad. Il ne s’agit pas seulement de dire que nous l’aimons, mais surtout de tester si nous remplissons les critères d’exprimer et de bénéficier de son Amour. Car ajoute-t-il, le Prophète a démontré tout son amour pour sa communauté, or sa communauté, c’est l’univers (V107, S21). Je suis donc allé rééditer un DdM d’il y a huit ans -  le Vendredi 26 Février 2010, qui coïncidait avec le lendemain de la célébration du Mawlid - naissance du Prophète Muhammad et les Imams dans leur prêche hebdomadaire ne pouvaient trouver meilleure opportunité pour encore magnifier ce qui nous attache au Prophète.
           
            Après avoir rappelé les devoirs de la Communauté des musulmans envers le Prophète, Cheikh Mahdy avait pourtant tenté d’argumenter contre la célébration du Mawlid. Certes, la dimension Spirituelle du Prophète Muhammad interdit toute position figée quant à l'impact de sa Lumière sur la communauté, mais invalider le Mawlid par un argument aussi simpliste que 'Ni le prophète, ni les compagnons, ni les Tâbi-'in' ne l'ont fait et donc c'est de l'innovation' est non seulement infondé, mais imprudent au vu des précédents établis. N’est-ce pas Seyyidunà ‘Umar a instauré les Taràwih de Ramadan que le Prophète pourtant ne faisait pas ?
           
            Je m’étais donc permis de rappeler 'abord quelques droits de la communauté envers le Prophète, que l’Imam a par ailleurs bien résumé lui-même.
 
            (i) Le droit de croire en son message - Car le Prophète sans l'ombre d'un doute est non seulement l'envoyé d'Allah, mais le Sceau de la Prophétie (V40; S33), qui a témoigné du parachèvement du message Prophétique qui était destiné à l'espèce humaine (V3; S5).
 
            (ii) Le droit d'obéir à ses ordres  - et qui traverse les temps, aussi bien valable pour ses compagnons sur les champs de bataille que pour l'ensemble de sa communauté sur d'autres champs de bataille (jihâdun-Nafs). Le Qur'ân rappelle non seulement que nous devons respecter ses recommandations, mais aussi nous éloigner de ce qu'il nous interdit (V7, S59). Mieux encore, le Qur’àn atteste que si nous le suivons, nous restons en orbite (V54, S24).
 
            (iii) Le droit de l'aimer plus que nous même et nos familles - et c'est encore le Qur'ân qui nous le rappelle (V6; S33), alors que Lui-même a tenu à dire à Seydina Oumar que tant qu'il n'est pas convaincu de cela, sa foi était incomplète. Oumar reconnut alors que le Prophète était au-dessus de tout y compris de sa propre personne dans son échelle d'Amour, et le Prophète le réconforta en lui disant Maintenant Oumar ta foi a atteint toute sa dimension. Imam Badrud-Dîn en revenant sur cette séquence affirme que Seyyidunà ‘Umar par sa franchise a permis d’établir les critères de validité de la Foi par l’amour envers le Prophète.
 
            (iv) Le droit de prier sur lui - comme nous l'a ordonné Allah (V56; S33), et ce droit inclut aussi le 'Taslim', c'est-à-dire la préservation de son héritage pour l’ancrage de notre responsabilité dans la Sunna.
 
            (v) Le droit de transmettre son message et son enseignement tel qu'il l'a légué - car attaché à l'excellence de sa communauté, le Prophète avait averti qu'il n'y aura aucune contrée dans quelque partie de la terre, aucun endroit de la planète dans le plus éloigné des déserts où le message de l'Islam ne retentirait - et que seuls ceux qui sont destinés au feu de l'enfer ne sauraient être perceptibles à ce message.
 
            C'est suite à ce rappel très utile que l'Imam a tenté ensuite d'invalider la célébration du Mawlid. Son argument principal - comme connu de certaines écoles dites Salafiste - était que ce n'était pas une pratique du temps du Prophète, ni des compagnons, ni de leurs successeurs, etc. Historiquement, il rappela que c'est seulement au 4ème siècle de l'hégire que la célébration du Mawlid entra dans la pratique de certaines écoles Islamiques – islamique tout de même, non islamistes !
 
En rappelant le Hadith du prophète par lequel il avertissait ses compagnons de ne pas faire de confusion à son endroit comme l'ont fait les Chrétiens au sujet de 'Issa, l'Imam ira jusqu'à dire que célébrer la naissance du prophète était une tentative de suivisme de la célébration de Noël.
 
Pourtant, ce hadith du prophète intervenait dans un contexte plutôt de confortation de son rang de serviteur et de Prophète - il avait dit 'A mon endroit, il faut dire 'abduhû wa rasûluhu - serviteur et envoyé d'Allah', car ce statut de serviteur qui est même supérieur selon certaines échelles à celui de Prophète avait disparu dans le langage de la communauté Chrétienne pour leur prophète - qu'elle avait élevé en fils de Dieu, statut qui non seulement est inexistant, mais en plus, contrarie les Attributs d'Allah.
 
            Il ne s'agit donc pas de comparer la célébration de la naissance du Prophète à celle de Seydina 'Isâ, mais de se rappeler constamment de son statut auprès d'Allah et de sa communauté comme moyen de propagation de son message et comme outil pédagogique de cultiver ses enseignements.
 
            Là où personnellement je trouve une contradiction fondamentale dans les deux parties de son prêche - et je le lui ai dit après la prière - c'est que les droits précités de la communauté à l'endroit du prophète ne sauraient être respectés sans une perpétuation et une propagation de son enseignement. Or, la propagation de la Sîra (histoire sainte) du prophète même si elle est inscrite dans nos actes d'adoration de tous les jours mérite un temps fort dans le calendrier musulman, ce qui a été perçu seulement à partir du 4ème siècle, tout comme la nécessité d'établir un calendrier musulman a seulement été perçue durant le Califat de Seydina Oumar. Ce n'est pas le Prophète qui l'a institué. Je lui servis d'autres exemples, comme la lecture du Muçhaf sur un support en papier ou électronique, que le Prophète n'a pas fait, ou encore l'utilisation d'un système de sonorisation lors des prêche.
           
            L'argument selon lequel ni le Prophète ni les compagnons, ni les suivants ne l'ont fait est non seulement infondé, mais en plus, remet en cause fondamentalement une loi de la nature qui est inscrite dans le Qur'ân - c'est-à-dire le progrès et l'évolution des contextes (V53 ; S41) et la nécessité de s'adapter perpétuellement. Le Prophète en interprétant devant les compagnons le V 3 de la S62 leur avait annoncé cette catégorie de Vertueux de sa communauté qui allait prospérer plus tard son message sans avoir vécu avec lui. Certains historiens disent même qu'il avait indiqué en désignant Salman (qui était un Nègre) que ceux là seront parmi les descendants de Salman, et que les compagnons en étaient jaloux.
 
            Par ailleurs la Salâtu 'alan- Nabbiy qui nous est recommandée par Allah (V56; S33) n'est pas seulement une expression orale, puisqu'à l'endroit du peuple de David, Allah avait dit en guise de gratitude agissez. Elle doit atteindre une dimension optimale dans la parole et l'action, dans la célébration et la solennité - ce qu'est le Mawlid - , Allah ajouta que très peu de ses serviteurs étaient reconnaissants de ses faveurs. De la même manière, les nombreuses formules de la Salatu 'alan-Nabbiy ne sont pas contenues dans le Qur'ân dans leur agencement actuel - ni Salatul Fathi, ni Jawheuratul Kamal, ni Salatul Ibrahimiyya, ni Salatul Ummiyy - que le Prophète avait pratiqué - ne se trouvent dans le Qur'ân tel que nous les formulons. Allons-nous dire que c'est de l'innovation pour autant, alors que c'est Allah qui l'a ordonné. Non certainement pas…mais nous allons plutôt continuer d'explorer les profondeurs du Qur'ân (V24, S47) - c'est-à-dire du texte comme des autres dimensions de la révélation pour découvrir ces signes qui nous sortiront des ténèbres (au pluriel) vers La lumière (singulier), celle du Prophète et dont la propagation sur chacun d'entre nous est à la dimension de notre perception de sa Réalité (Haqiqatul Muhammadiyya - c'est-à-dire de l'attribut du Hayyul Qayyum d'Allah).
           
            Ce qui a définitivement enfoncé notre Imam hier, c'est la contestation qu'il a osé faire de ce vers de Muhammad Al Busari, dans le Burd Al Madih (154ème vers, ou 3ème Chapitre 10) pour tenter d'étayer son propos - en disant que c'est une exagération à l'endroit du Prophète et que Seul Allah détient ce Statut! Ce vers reconnait que l'étendue des faveurs du Prophète - dont Allah lui a fait part (V128; S9) - couvre ce monde et l'au-delà et que sa Science inclut celle du Qalam et du Lawhul Mahfûz. Ce statut est d'ailleurs repris par le même Busari dans le Hamziya (5èm vers) où cette fois pour illustrer la Science du Prophète, il cite les disciplines de connaissance qui ont été enseignées à Adam (V31; S2).
Il y a entre les deux versions toute une science que des Saints comme Cheikh El Hadj Oumar, Cheikh Ahmadou Bamba et Cheikh El Hadj Malick ont documenté et qui mérite plus d'exploration.
 
Ce qui m'a encore contrarié, c'est qu'avec sa maitrise incontestée du Qur'ân, il n'ait pas perçu que ce statut revienne exclusivement au Prophète (V26 - 27; S72) -  Allah dit qu'Il est le Détenteur de la Science du Caché, et qu'il ne le dévoile à personne, sauf à celui qui a atteint le Maqâm de 'Murtada' parmi les envoyés. Or, le Seul prophète qui a atteint ce Maqâm est bien sûr Muhammad SAS. CQFD.
 
            Comment pourrait-on remettre en cause (i) le Burd qui a été avalisé par le Prophète (51ème vers, Ch.3) et qui constitue le symbole de l'excellence de la littérature du Madh (institué par Cheikh Al Hadj Malick comme prélude à la célébration du Mawlid); (ii) remettre en cause un statut du Prophète que Allah lui a reconnu explicitement; et (iii) amalgamer sur ces deux pour tenter de démonter une pratique qui illustre la plénitude de la Salatu 'alan-Nabiyy, c'est-à-dire une recommandation d'Allah, et (iv) vouloir convaincre un public attaché à l'amour du prophète.
 
            J'ai été déçu par le Xutb d'hier, mais pas choqué, car ce sujet de célébration de la naissance du Mawlid alimente encore beaucoup de controverses parmi les écoles, mais pour autant, une démarche intellectuelle prudente serait juste d'argumenter pour la position prise, et de ne pas tenter d'invalider une position autre que la sienne. Ce que je lui ai d'ailleurs rappelé humblement après la prière.
 
            Par analogie, ceux qui vont à un concert dans un stade de 100.000 places ne voient pas tous la même chose. Ils sont tous dans l'enceinte du stade, entendant le son et voyant la scène, mais ceux qui sont aux loges VIP - invités par les sponsors qui ont payé à coup de milliers d'Euros leur place, à qui on sert le programme dans les moindres détails, qui ont des hôtesses à leur disposition pour rafraichissement et casse-croûte, et qui peuvent même du fait de leur rang se permettre de suggérer une modification du programme pour insérer leur titre préféré, ne sont pas à la même loge que celui qui est juste au pourtour sur les gradins quelque part et qui a acheté un billet de 10 Euros. Telle est la Haqiqatul Muhammadiyya,  personne ne peut prétendre la détenir dans son giron, mais personne ne peut prétendre connaitre chacun des 100.000 spectateurs dans l'enceinte. Tous entendent le même son, mais pas avec la même intensité, voient la même configuration, mais pas de la même manière, tous n'ont pas les mêmes privilèges, et du coup n'ont pas la même perception, ce n'est pas parce que vous êtes Imam d'une Mosquée que vous êtes mieux lotis que quiconque (V19; S9), ce n'est pas pare que vous n'êtes pas Hafizul Qur'ân que vous soyez exclus de cette lumière (Vs 1- 3; S80).
 
            Nous devons faire plus attention à ces tentatives d'invalidation de pratiques établies – qui sonne comme une certaine jalousie à l'endroit de Saints qui ont su trouver leur voie pour s'inviter dans le cercle restreint des bénéficiaires de la plénitude de la Haqiqatul Muhammadiyya. J'ai rappelé à l'Imam hier pendant qu’il tentait d’invalider le Mawlid, des millions de ses collègues le célèbrent…or le Qur’àn semble y inviter par le truchement du 8 de la S10.
 
Par ailleurs, tant que l'intention du musulman est de magnifier et de célébrer l'excellence du prophète dans le licite et sans aucun interdit, nul n'a le droit de le contester comme pratique agréée (Hadith). Seul Allah sait, n'est-ce pas? Alà ‘azzimû…
 
            Allahumma çalli 'alà Sayyidina Muhammadine wa sallim
 
            Votre serviteur
 

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Vendredi 23 Février 2018






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